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Cette semaine, l’UMP se tourne vers les européennes. Pour le scrutin qui aura lieu le 25 mai prochain le principal parti de l’opposition a de grandes ambitions et veut écraser le Parti socialiste. Mais, il manque encore quelque chose : une ligne politique claire sur la question de l’Union européenne. Et cette semaine, les réunions internes de l’UMP, comme le bureau politique statutaire mardi, seront dédiées à l’Europe.

Il est devenu essentiel pour le parti de Jean-François Copé d’accorder ses violons car les opposants à la ligne majoritaire se font entendre. L’orientation pro-européenne portée par Alain Juppé, Jean-François Copé, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, ou encore Bruno Le Maire est contestée. Par Laurent Wauquiez par exemple. Dans Le Point sorti cette semaine, l’ancien ministre des Affaires européennes massacre la ligne de l’UMP.
A l’occasion de la sortie de son ouvrage Europe, il faut tout changer (éditions Odile Jacob), cet ancien pro-européen lance : “Ayons le courage de le dire, l’UE ne marche plus!”. Il veut que l’Union se concentre sur un noyau dur de six pays, pour établir un “fédéralisme avec l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne et la France.” ET d’ajouter : “Lorsqu’on est européen, on fait semblant de croire que tout va bien.”
Henri Guaino a été plus loin en assurant même qu’il ne voterait pas UMP en Ile-de-France le 25 mai prochain. “Je ne voterai pas pour l’incarnation d’une ligne qui est à l’opposé de ce que je pense et de ce que je crois être l’intérêt de mon pays”, a-t-il osé début avril sur Public Sénat. Bref, le vernis commence à craquer.
Dans le JDD dimanche, le pro-européen Xavier Bertrand reprend le même couplet : l’Europe “est la source des problèmes alors qu’elle devrait nous aider à les résoudre.” Il met en garde son camp : “Je suis pour une ligne très claire, très ferme mais européenne (…). Si l’UMP a une ligne politique claire, nous gagnerons cette élection. Cela passera également par une cohérence entre les huit têtes de liste, mais je ne ferai jamais d’autre choix que de voter pour ma famille politique.” Dimanche soir, sur RTL, François Baroin a reconnu que “sur l’Europe, il va y avoir des divergences entre nous (à l’UMP), c’est incontestable”. Invité de Soir 3 sur France 3 le même soir, le commissaire européen Michel Barnier devrait tenter de donner plus de force à la ligne pro-européenne.
A un mois et demi de l’élection, ça n’avance pas pour l’UMP. Jean-François Copé avait préparé un premier slogan pour le parti – “L’Europe, je l’aime tellement que j’en veux une autre” – mais la formule a fait chou blanc chez les autres leaders du parti. Un autre slogan doit être bientôt trouvé, avec une ligne donc. Il faut aller vite car l’UMP, malgré des scores historiques aux municipales, risque de voir le Front national (et sa ligne anti-Europe) prendre les devants le soir du scrutin. Selon un sondage Ifop pour Paris-Match, le parti de Marine Le Pen est en tête des intentions de votes (24%) et l’UMP est seconde, avec 22,5%.
Le JDD

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