En reconnaissant l’existence d’un «troisième genre», la cour suprême indienne a contraint le gouvernement et les États du pays à identifier les transgenres et à leur donner droit aux mêmes aides sociales et le même accès à l’éducation et à l’emploi que le reste de la population.
«La reconnaissance des transgenres comme un troisième genre n’est pas une question sociale ou médicale mais une question de droits de l’homme, les transgenres sont des citoyens de ce pays et ont droit à l’éducation et à tous les autres droits», a dit le juge K.S. Radhakrishnan.
Issus de toutes les castes, les transsexuels indiens, appelés Hijras, seraient environ un million. Ce sont généralement des hommes qui ne se reconnaissent pas en tant que tels. Certains décident de se faire émasculer et se considèrent comme asexués.
Cette communauté existe en Inde depuis quatre siècles. A l’époque des Maharajas, les eunuques étaient chargés de veiller sur les harems. Les Hijras ont été longtemps craints par la population du fait de leurs pratiques religieuses et des nombreuses croyances qui concernent la communauté.
Aujourd’hui considérés comme des parias par la société indienne, les Hijras souffrent d’une situation sociale difficile et sont très touchés par le sida, beaucoup vivant de la prostitution.
La décision de la cour suprême fait suite à un recours intenté en 2012 par un groupe conduit par Laxmi Narayan Tripathi, un militant de la cause qui réclamait la reconnaissance des droits des eunuques et des transgenres.
Comme l’Inde, plusieurs pays dont l’Australie, l’Allemagne et le Népal ont reconnu l’existence d’un genre neutre. Malgré cette décision, la cour suprême indienne avait refusé, en décembre, de dépénaliser l’homosexualité qui reste un crime dans ce pays.
Le Figaro