Premier élément : les députés européens figurent parmi les responsables les plus mal payés de l’UE, avec un revenu de 7.057 euros par mois ou 95.482 euros par an. C’est beaucoup moins qu’un haut fonctionnaire à la commission.
Le vice directeur général peut ainsi toucher jusqu’à 203.026 euros par an, le directeur général 220.452 euros par an. C’est aussi beaucoup moins qu’un simple membre de la Cour de justice européenne ou de la Commission européenne qui sont rémunérés 255.300 euros par an, ou 21.275 euros par mois. Le revenu du député européen n’augmente pas si le député devient président du Parlement européen. On comprend ainsi mieux l’envie de l’actuel président du Parlement, Martin Schulz, de décrocher le poste de président de la Commission européenne, payé 321.238 euros par an (26.770 euros par mois).
Ce poste n’est cependant que le deuxième poste le mieux payé de l’UE, à égalité avec la présidence de la Cour de Justice de l’UE et le président du Conseil européen. Le mieux payé, c’est le président de la BCE, actuellement Mario Draghi qui touche 374.124 euros par an, soit 31.177 euros par mois. De quoi profiter de l’inflation faible pour « acheter beaucoup de choses », pour reprendre son fameux proverbe prononcé cet été (et oublié depuis) : « with low inflation, you can buy more stuff » (« avec une inflation faible, vous pouvez acheter plus de choses »).
De façon générale, il est frappant de constater que les dirigeants des quatre grands pays de l’UE sont nettement moins payés que les dirigeants européens. Le président du conseil italien, le mieux payé, touche 207.630 euros par an, soit 17.280 euros par mois. C’est 19 % de moins qu’un commissaire européen et 45 % de moins que son compatriote Mario Draghi. Pour Angela Merkel et ses 204.192 euros, le revenu est inférieur de 21 % à celui d’un commissaire européen. Les deux têtes de l’exécutif français ne touchent que 178.920 euros par an, soit 30 % de moins qu’un commissaire. Enfin, le premier ministre britannique et ses 173.323 euros annuels, dispose de revenus inférieurs de 34 % à celui d’un commissaire, soit plus d’un tiers de moins.
Mais d’autres doivent également regarder vers Bruxelles avec envie : le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est le mieux payé des hauts fonctionnaires internationaux, mais ses revenus sont inférieurs de 7,5 % à celui d’un commissaire et 27 % de moins que le président de la BCE. Rien d’étonnant alors à ce que, voici deux semaines, le premier ministre finlandais ait annoncé vouloir s’installer dans un rôle à Bruxelles. Et que le ministre sortant de l’économie français, Pierre Moscovici, lorgne avec envie vers un poste de commissaire…
La Tribune