Prestations sociales non revalorisées, report des mesures contre l’exclusion, gel de l’indice des fonctionnaires: le Premier ministre Manuel Valls a détaillé mercredi le programme de 50 milliards d’économies, promettant de ne toucher ni au Smic ni aux minima sociaux.
Dans un exercice exceptionnel, c’est le Premier ministre qui s’est exprimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres – en lieu et place du porte-parole du gouvernement – pour annoncer quels efforts allaient être demandés à l’ensemble des Français. Promettant des efforts “justes”, “collectifs” et “équitablement répartis“, il a également distillé quelques garanties sur la préservation du modèle social français.
“Un seul objectif: le bien commun!”, a déclaré M. Valls, en introduction de son discours.
Il a balayé d’emblée la polémique naissante sur un salaire transitoire inférieur au Smic, par exemple pour encourager l’embauche des jeunes, promettant “avec force” de ne pas “remettre en cause” le salaire minimum (1.445 euros bruts aujourd’hui).
Les 50 milliards d’économies sur la dépense publique entre 2015 et 2017 seront supportés à hauteur de 18 milliards d’euros par l’Etat, 11 milliards les collectivités locales, 10 milliards l’Assurance maladie et 11 milliards par d’autres dépenses sociales.
Soit 21 milliards, presque la moitié de l’effort, pour la protection sociale.
Le Premier ministre a ainsi esquissé le détail des réformes que la France va présenter à Bruxelles début mai dans le cadre de son programme de stabilité, trajectoire de finances publiques que le Conseil des ministres doit valider le mercredi 23 avril, avant un vote prévu à l’Assemblée le 30 avril.
L’objectif, a rappelé M. Valls, est non seulement de permettre “la mise en oeuvre du pacte de responsabilité”, un allègement de 30 milliards d’euros des cotisations patronales, mais aussi de réduire le déficit public…
Côté économies, en première ligne, les prestations sociales “ne seront pas revalorisées jusqu’en octobre 2015”, c’est-à-dire qu’elles ne seront pas augmentées, comme c’est l’usage, du montant de l’inflation (0,7% en 2013). Concrètement, les pensions de retraite, allocations logement, famille et invalidité resteront stables sur la période.
“Cette mesure ne touchera pas les minima sociaux”, comme le Revenu de solidarité active (RSA) ou le minimum vieillesse, a toutefois promis M. Valls.