Contrairement à une idée reçue, la proportion d’immigrés au sein de la population française n’a cessé d’augmenter au cours du XXe siècle. En particulier les immigrés extra-européens.
Les flux entrants de ces dernières décennies ont concerné des populations originaires essentiellement d’Afrique subsaharienne et du Maghreb : en 2005, seuls 35,6 % des jeunes de moins de 18 ans d’origine étrangère avaient des racines européennes, contre 75 % en 1965…
Selon les données de l’Insee, les immigrés — définis comme les personnes nées à l’étranger, de nationalité étrangère ou devenues françaises — étaient un peu plus de 1 million dans la France de 1910, ce qui représentait 2,5 % de la population. Leur nombre a passé la barre des 2 millions dans les années 1920, puis celle des 4 millions en 1980, pour atteindre officiellement, en 2010, 6,7 millions (10 % de la population). En 2010, plus de 250 000 individus sont entrés dans l’Hexagone — soit plus que les habitants de Bordeaux…
Les flux de clandestins ne contribuent pas peu à cette immigration considérable : ils étaient entre 200 000 et 400 000 sur le territoire français en 2006, et auraient vu depuis lors leurs rangs grossir de 80 000 à 100 000 individus chaque année. La circulaire Valls du 28 novembre 2012 a produit une hausse record de 51 % du nombre de régularisations de clandestins pour 2013, soit 35 000.
Les naturalisations sont également massives. Près de 760 000 étrangers ont acquis la nationalité française sous le précédent quinquennat — l’équivalent de deux fois la population de Nice ! En août 2013, Manuel Valls s’était fixé l’objectif d’au moins 100 000 acceptations de dossiers chaque année…
Les immigrés font en outre preuve d’une vigueur démographique nettement supérieure à celle des autochtones. Selon le rapport de la Direction de la population et des migrations de 2006, 25 % des naissances en France étaient d’origine immigrée. Résultat : près d’un habitant du territoire français sur cinq était, à la fin des années 2000, d’origine étrangère sur deux générations.
Il existe désormais sur le territoire français des villes, comme Mantes-la-Jolie (Yvelines), où une infime minorité des résidents (en l’occurrence 5 %) est originaire du vieux continent. Cette immigration extraeuropéenne a contribué à une expansion sans précédent de la religion islamique : en 2010, la France comptait 4,7 millions de musulmans — soit 7,5 % de la population française — quand, en 1962, leur nombre s’élevait, selon Michèle Tribalat, à 500 000.
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