Addendum 19.04.2014 19h :
Edito du Monde : L’affaire Morelle, la tache sur la «République exemplaire»
Mais, comme dans l’affaire Cahuzac, même à un moindre degré, on ne peut que déplorer que le président ne se soit pas assuré de la probité de ceux qui l’entourent. Sauf à nourrir la suspicion toujours plus grande à l’égard des responsables publics, ceux-ci devraient être exemplaires. Et le chef de l’Etat en être le garant.
Le Monde
Addendum 19/04/2014 : Sihem Souid : “Pourquoi je défend Aquilino Morelle”.
Sihem Souid, qui a mené campagne aux côtés d’Aquilino Morelle, juge que le conseiller de Hollande est victime d’un règlement de comptes :
Pour ma part, j’ai rencontré Aquilino Morelle en 2010, alors qu’il était directeur de campagne d’Arnaud Montebourg, dans le cadre des primaires socialistes. En menant pendant un an à ses côtés une campagne sans relâche, j’ai appris à le connaître. […]
Tandis que les guerres qui font rage dans le monde font sans cesse plus de victimes, et que l’extrême droite gagne de plus en plus de terrain dans toute l’Europe, nos éditions spéciales portent sur des accusations basées sur des rumeurs, et dénoncent un homme politique qui se ferait cirer les chaussures ! Mais où est donc passé notre sens des priorités, dans un contexte national et international actuellement plus que délicat ? Notre pays est tombé bien bas…
Le Point
Dans une précédente tribune, Sihem Souid défendait les primes confortables distribuées aux collaborateurs de Jean-Marc Ayrault . Primes gouvernementales : scandale ou simple mesure de justice sociale ?
Addendum 18/04/2014 à 18h38 :
Dans un nouvel article, l’indulgence initiale de Bruno Roger-Petit semble s’être émoussée après la démission d’ Aquilino Morelle :
Aquilino Morelle a fait cirer ses chaussures dans une annexe de l’Élysée, c’est le symbole que l’histoire retiendra. Un symbole promis à un bel avenir. Et il est bien embarrassant pour François Hollande, si discret depuis que Manuel Valls a été installé par lui à Matignon.
En 2014, il n’est plus possible de ne pas faire ce que l’on dit, ne pas dire ce que l’on fait, et surtout, faire (ou laisser faire) le contraire de ce que l’on dit.
Nouvel Obs
Addendum du 18/04/14 à 13h30 :
Le conseiller de François Hollande est au centre de l’attention médiatico-politique. On vous résume l’affaire.
Le conseiller de l’ombre n’aura pas tenu 24 heures après les révélations de Mediapart dénonçant ses relations avec l’industrie pharmaceutique alors qu’il était rattaché à l’Igas (l’inspection générale des affaires sociales). Aquilino Morelle, le conseiller politique du président a démenti tout conflit d’intérêts, mais l’Igas assure qu’elle n’avait pas été mise au courant. Et la démission du conseiller politique de François Hollande n’a pas tardé. Aquilino Morelle l’a annoncée vendredi dans un communiqué à l’AFP.
Ce que dit Aquilino Morelle après sa démission. “Je veux redire que je n’ai commis aucune faute. Je n’ai jamais été en situation de conflit d’intérêts“, affirme M. Morel qui souhaite toutefois “mettre fin à (ses) fonctions” de conseiller du président à l’Elysée pour “être entièrement libre de répondre (aux) attaques”…
Ce que dit l’Igas. Le grand corps de l’Etat qui supervise les politiques sanitaires et sociales a très vite pris ses distances avec Aquilino Morelle. Et, vendredi dans un mail adressé au Monde, elle a confirmé ce qu’elle avait laissé entendre dans la journée de jeudi : “il n’y a pas eu de demande d’autorisation portant sur les activités d’expertise ou bien de consultation au bénéfice de l’industrie pharmaceutique dans les années récentes“, et “dans le cas particulier des activités extérieures de Monsieur Aquilino Morelle, le service n’a retrouvé dans les archives que les autorisations portant sur une activité d’enseignement à l’université Paris I.” Un coup dur pour la défense d’Aquilino Morelle.
Ce qu’on en disait à l’Elysée. Pour l’heure, il n’est pas question pour François Hollande de lâcher ou de se séparer de sa plume. Il a d’ailleurs passé lui même les consignes sur ce sujet sensible : pas de condamnation a priori…
mise à jour du 18 avril 2014 à 12H00 :
source : On ne va pas se mentir – ITélé – 17 04 2014
mise à jour du 18 avril 2014 à 7H00 :
Le portrait d’Aquilino Morelle par Mediapart s’ouvre par cette anecdote, dévastatrice et destructrice pour un homme de gauche qui se présente comme un intransigeant :
« La première fois que David Ysebaert a ciré les chaussures d’Aquilino Morelle, c’était au Bon marché, dans le VIIe arrondissement de Paris. Il lui a laissé sa carte. Et quelques semaines plus tard, raconte le cireur, une femme, probablement sa secrétaire, m’a appelé pour prendre rendez-vous ». Au Palais même. Depuis, tous les deux mois environ, « le temps de garantie pour un glaçage », il revient à l’Élysée s’occuper des souliers du conseiller politique de François Hollande, également directeur de sa communication. « Aquilino Morelle a 30 paires de souliers de luxe faites sur-mesure, pour son pied qui a une forme particulière. Des Davison, des Weston… »
Bruno Roger-Petit est assez indulgent envers le conseiller : «Considérées comme telles, ces anecdotes ne valent rien, et, si l’on veut bien prendre un peu de distance adéquate, elles n’ont aucune portée publique. Elles ne disent que le caractère privé d’un homme, ses petites faiblesses, ses petits travers, ses petits abus… Ni plus, ni moins. Elles n’engagent en rien le destin du pays. Elles ne sont rien.»
Nouvel Obs
Une enquête de Médiapart révèle que le conseiller du président de la République Aquilino Morelle, né d’une famille d’immigrés espagnols, aurait notamment travaillé pour des laboratoires pharmaceutiques alors qu’il était rattaché à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Sur son profil Facebook, Aquilino Morelle a publié jeudi après-midi une longue réponse à Mediapart. Il reprend en détail les faits énoncés et réfute toute situation de conflit d’intérêts.
Inspecteur de l’Igas et conseil pour des laboratoires privés, «ça n’a pas de sens. C’est comme si on accordait le droit à un directeur d’hôpital entré à l’Igas de travailler pour une clinique privée, comme si un inspecteur du travail conseillait une entreprise privée.»
Au journaliste de Mediapart , l’ancien chef de service d’Aquilino Morelle, André Nutte, certifie qu’il ne se souvient pas avoir signé d’autorisation. Ce que confirment les archives de l’Inspection générale des affaires sociales.
Les faits révélés par le journal en ligne remontent à 2007. La plume de François Hollande vient de réintégrer l’Inspection générale des affaires sociales, un service interministériel de contrôle, d’audit et d’évaluation des politiques sociales et sanitaires, destiné à «éclairer la décision publique». À ce titre, il est fonctionnaire et tenu de se consacrer pleinement à sa fonction.
Pourtant, Aquilino Morelle cherche alors à offrir ses services et à ouvrir ses réseaux à l’industrie pharmaceutique. Il y parvient auprès du laboratoire Lundbeck, selon Mediapart. Il permet aux cadres du laboratoire privé d’entrer directement en contact avec les bons interlocuteurs au sein du comité économique des produits de santé. Une mission pour laquelle il aurait perçu 12.500 euros hors taxes. […]
Selon les informations du Scan, les accusations décrites par Mediapart auraient été lancées par les laboratoires Servier dès le printemps 2011 pour discréditer Morelle. Ce dernier avait alors confié au Figaro qu’il avait hésité à porter plainte. En réalité, Aquilino Morelle travaillait à l’époque pour l’agence de conseil en communication Euro-RSCG/Havas et aurait par ailleurs offert ses services à d’autres laboratoires privés que Lundbeck.
Selon le Code pénal, ces activités pourraient s’apparenter à une prise illégale d’intérêts. Selon les archives de l’Igas, le conseiller du président n’aurait jamais reçu d’autorisation pour exercer une telle activité. S’il est inquiété par la justice, Aquilino Morelle risque au minimum de devoir rembourser les sommes perçues, au pire 75.000 euros d’amende et cinq ans de prison. […]
Le Figaro