La publication, chaque trimestre par le ministère du Travail, des résultats de son enquête récurrente sur « les sortants des listes de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi » est l’occasion de constater que ses statistiques mensuelles minorent systématiquement l’ampleur des retours à l’emploi.
La « faute » en grande partie aux nombreux chômeurs qui se contentent de ne pas pointer lorsqu’ils retrouvent du travail plutôt que de prévenir. De quoi souffler, habituellement, un semblant d’optimisme quand le chômage augmente.
Mais c’est malheureusement loin d’être l’enseignement essentiel de la dernière édition de cette enquête qui porte sur ce que deviennent les ex-chômeurs sortis du décompte de Pôle emploi en septembre 2013. Ce mois-là, le ministère a dénombré seulement 195.118 chômeurs désinscrits parce qu’ils avaient retrouvé un poste. C’est une mauvaise nouvelle : depuis le début de l’enquête trimestrielle, en juin 2002, c’est seulement la cinquième fois que ce chiffre passe sous les 200.000. La précédente, c’était en décembre 2010, soit près de trois ans avant. Et jusqu’à présent, le plancher des 200.000 n’avait jamais été enfoncé un mois de septembre.
L’étude accumule les nouvelles inquiétantes sur les difficultés de réinsertion des chômeurs sur le marché du travail.
Si l’on s’intéresse non pas au nombre absolu mais à la proportion de personnes ayant été désinscrites de Pôle emploi, le constat est encore plus sombre.
Sur les 451.000 sorties enregistrées, 43,3 % seulement ont repris un emploi. Il n’y a qu’en mars 2009 qu’une plus mauvaise performance avait été enregistrée.
Les autres ont démarré une formation, ont arrêté de chercher un emploi ou ont été radiés à la suite d’une erreur ou d’un oubli.
L’enquête ajoute à cela un sinistre record : celui du taux de sortie des chômeurs pour reprise d’emploi. Il est descendu en septembre à 3,8 %, du jamais-vu depuis le lancement de l’enquête par la Direction de l’animation de la recherche, des études et de la statistique du ministère du Travail (Dares).
Voilà qui montre s’il en était besoin au nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, l’ampleur de la tâche dont il vient d’hériter alors que le président de la République, François Hollande, a annoncé vendredi n’avoir « aucune raison d’être candidat » à un second mandat si le chômage ne baissait pas d’ici à 2017.
Les Echos