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Dounia ­Bouzar vient de fonder le Centre de ­prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam.

Ancienne éducatrice à la protection ­judiciaire de la jeunesse, membre de l’Observatoire de la laïcité, Dounia ­Bouzar a publié en janvier Désamorcer l’islam radical (Éditions de l’Atelier). Contactée depuis par une quarantaine de familles confrontées au djihadisme, elle a fondé en février le Centre de ­prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam.
Les cas de jeunes français partant pour la Syrie se multiplient. Que dire des méthodes d’endoctrinement?
Dounia ­BOUZAR.-Aujourd’hui, l’islam radical emprunte les techniques utilisées par les sectes: l’identité individuelle remplacée par l’identité de groupe, les souvenirs familiaux effacés, la raison cédant la place au mimétisme. Sur Internet, les vidéos montrent des images de fin du monde, qui rappellent la secte Moon, sur fond de musique hypnotique. Quant au message basique d’appel à la haine – «Tuez-les tous, ces mécréants!» -, il s’est transformé en un «Vous êtes l’élu. Vous appartenez au groupe des “véridiques”, ceux qui vont “régénérer” le monde. Si vous voulez sauver votre famille de l’enfer, venez mourir en Syrie.» C’est plus que du prosélytisme!

Et ce n’est pas avec la laïcité que nous allons régler cela!…

Pourquoi faut-il travailler sur la prévention? De quelle manière?
Une fois qu’il y a eu basculement, je constate que le taux de «déradicalisation» est proche de zéro. Et ce, malgré le recours à des imams, psychologues, psychanalystes…
Il faut pouvoir placer convenablement le curseur entre liberté de conscience et militantisme radical et cesser les amalgames. On parle beaucoup des mères voilées pendant les sorties scolaires, mais les fonctionnaires barbus, personne n’en dit rien!
Je demande une formation de tous les interlocuteurs qui sont en contact avec les jeunes, des enseignants aux policiers en passant par les imams. Il faut aussi une campagne de prévention, ce que je suggère depuis la loi sur le voile intégral en 2010. Tous les autres pays ont mis en place des dispositifs de prévention. Ce qui fait souffrir les familles françaises, c’est le déni.
Le Figaro

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