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165 réfugiés syriens, regroupés depuis plusieurs semaines dans un square de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) s’apprêtent à déposer une demande d’asile et attendent un « hébergement durable ».

Le préfet à l’égalité des chances admet qu’il ne peut pas les loger illico. Leurs «parcours difficiles» butent sur les propres problèmes du département avec ses centres d’hébergement bondés et ses «8000 personnes logées à l’hôtel chaque nuit». «Il est probable qu’on trouve des solutions un peu loin, dans un peu de temps», soupire Didier Leschi.

Kassem, 45 ans, est parti il y a un an, lui aussi. Vendeur sur les marchés en France depuis une dizaine d’années, il est allé chercher sa femme et ses cinq enfants, reclus dans leur maison de Banias, au bord de la Méditerranée, sans eau ni électricité. Lui a une carte de séjour, pas eux, encore coincés à Melilla. Kassem assure que «la mosquée a aidé» le groupe de réfugiés syriens, finançant quelques chambres d’hôtel et de la nourriture. Les riverains aussi sont solidaires.

Cette nuit, les Syriens, réfugiés dans un square de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ne savent pasencore où ils dormiront. Mardi soir, la mairie a débloqué in extremis une enveloppe de 1200 euros pour les loger à l’hôtel, sous la pression des associations qui ne pouvaient plus financer l’hébergement. Ce soir, ils verront bien. L’hôtel de nouveau, peut-être un local que la mairie mettrait à disposition, les banquettes de voitures pour certains. Des solutions bricolées au jour le jour.
Trois jours après l’alerte lancée par Europe-Ecologie les Verts et les associations France Terre d’Asile et Revivre, les réfugiés syriens – 165 selon les associations, dont 82 enfants – ont reçu la visite, mardi, du directeur général de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et du préfet de l’égalité des chances. Celui-ci leur a demandé d’établir une liste des familles en exil et de monter, avec l’aide des ONG, les dossiers de demandes d’asile. Pascal Brice, de l’Ofpra, s’engage à ce que leurs cas soient traités en urgence: «En moyenne, le délai est de six mois, déjà raccourci à trois pour les Syriens. Leurs demandes, quand nous les aurons reçues, seront examinées sous quinze jours.» […] Leur périple, épuisant, chaotique, se ressemble pour beaucoup d’entre eux: passé la frontière libanaise, un vol de Beyrouth pour l’Egypte puis l’Algérie. Ensuite le Maroc, l’enclave de Melilla, l’Espagne à remonter, et la France. «En voiture, en bus, en car», «un bakchich» à toutes les étapes, sourit Mohammed, 45 ans. Cet ancien garagiste «a sorti tous [ses] sous de la banque». Il doit encore faire venir sa femme et ses trois enfants qui patientent à Alger. […] Libération

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