Fdesouche

Se retranchant derrière la laïcité, François Hollande n’a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. On se souvient pourtant qu’il avait adressé ses vœux aux musulmans de France pour la fête de l’Aïd. Deux poids, deux mesures ? Gérard Leclerc journaliste, philosophe, essayiste et est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame est interrogé par Le Figaro.

Le premier à avoir manifesté son hostilité à la mention des «racines chrétiennes de l’Europe», c’est Jacques Chirac, dans la lignée du radical-socialisme plutôt que dans celle du gaullisme.

Que vous inspire ce deux poids, deux mesures ?
Le salut aux musulmans de François Hollande est de nature opportuniste et politique. C’est une clientèle électorale essentielle au Parti socialiste, qui est en train de lui échapper à cause des réformes sociétales, et qu’il s’agit de bien soigner. […] Cela témoigne-t-il d’une hostilité particulière que vouerait le président aux catholiques suite à l’affaire du mariage pour tous, ou plus généralement une indifférence de la classe politique française à l’égard des catholiques ?
Je pense qu’il s’agit d’un problème propre à François Hollande, mais qui rejoint également une tradition et une culture française. Comme l’a souligné Samuel Pruvot dans son livre François, Hollande, Dieu et la République (Salvator, 2013), François Hollande s’est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l’égard de toute inquiétude religieuse.
Il rejoint ainsi une tradition française positiviste née avec les Lumières qui ont eu en France une tonalité bien particulière par rapport à d’autres pays européens, celle d’une philosophie antichrétienne et anticatholique qui a débouché sur la déchristianisation entreprise par la Révolution française. De là provient l’ambiguïté fondamentale de la notion de laïcité dont on ne sait pas si elle traduit une neutralité du pouvoir ou la promotion délibérée d’un athéisme d’État. […]

Sans nier les évolutions de l’histoire et la pluralité de nos appartenances, on ne peut ignorer une histoire chrétienne qui a profondément marqué les mentalités, la culture et jusqu’aux paysages de notre pays. Il y a quelque chose de malsain dans cette amnésie de l’Europe à l’égard de son passé religieux.

Nous sommes à la veille des élections européennes. L’Union européenne devrait-elle, selon vous, faire référence à ces «racines chrétiennes de l’Europe» ?
Je pense que c’est une évidence. Malheureusement, ce n’est pas la direction que prend l’Europe, noyée dans des préoccupations économiques et technocratiques. […] Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux