La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a épinglé le groupe immobilier Foncia sur les données concernant les profils de certains clients. Foncia, qui a demandé au Conseil d’Etat que cette sanction ne soit pas rendue publique, a finalement été déboutée. La Cnil n’a donc pas manqué de révéler l’information mercredi.
Lors d’un contrôle intervenu en 2010, la Cnil a constaté dans les fichiers du groupe Foncia, la présence de milliers « de commentaires excessifs portant sur des clients ou futurs clients d’agences immobilières, filiales du groupe ». Et a décidé d’infliger un avertissement public à l’entreprise. En clair, des agents immobiliers soucieux de choisir le «bon client» livraient des annotations inappropriées dans le fichier interne.
Dans son communiqué, la commission livre quelques exemples des commentaires émis par les agents immobiliers sur leurs clients ou futurs clients lors des opérations de vente et de location.
> des commentaires insultants ou relatifs à des condamnations : “enquête du SRPJ en cours, problèmes d’alcool et expulsion d’un logement”, “il sentait l’alcool lors de la visite”, “Gros con”, “Folle ! En dépression”, a même repéré le site Rue89.
> des informations sur l’état de santé des personnes : “Monsieur a la maladie de Parkinson et des problèmes pour parler”, ” recherche un T3 (…) pour se rapprocher de leur fille (atteinte d’un cancer)”.
> des informations sur les opinions religieuses : “Famille de juifs très pratiquante”, “propriétaire est prêtre à la retraite”.
Contacté par metronews, un agent immobilier d’un concurrent parisien, qui préfère conserver l’anonymat, se dit “pas du tout surpris” par ce genre de pratique. Il avoue même que c’est courant ! “La majorité des agences le font car nous avons besoin de ce genre d’informations. Mais elles sont plus vigilantes aujourd’hui. Pour ne pas se faire épingler, elles envoient ces commentaires par mail par exemple”, témoigne-t-il. […]
Metronews