“Je voulais simplement que mon fils mange du jambon. Sans revendication autre que le fait qu’il aime ça et que c’est de la protéine facile à lui faire manger !”, explique Marie (son prénom a été modifié).
Lorsque son fils, inscrit dans une crèche du réseau des Petits chaperons rouges, a commencé sa diversification alimentaire, elle a prévenu la puéricultrice de l’introduction des premières viandes dans l’alimentation du bébé. “Là, on me répond : ‘Ah mais on ne vous a pas dit, on ne donne pas de jambon !” Interrogée, la directrice lui stipule que depuis des années, il n’y a ni jambon en particulier, ni porc en général au menu des crèches aixoises.
De quoi susciter un réel étonnement chez la mère de famille : “Je me suis sentie atteinte dans ma liberté de choisir ce que peut manger mon fils. Rien de plus. Je ne fais pas de politique, je demande simplement à avoir la liberté de choisir ce que peut manger mon enfant”. Un autre parent ne cache pas son agacement : “Je ne comprends pas pourquoi on ciblerait la viande de porc et pas une autre.” Marie enfonce le clou : “On m’a dit au départ que c’était compliqué à faire manger aux enfants, le jambon. C’est quand j’ai insisté qu’on m’a dit que du porc il n’y en aurait jamais dans les crèches”.
Pour raison sanitaire, pas de nourriture de l’extérieur (et donc des familles) n’est acceptée ; goûters et déjeuners sont fournis exclusivement par la crèche, préparés en amont par la cuisine centrale. Jean-Marc Bovero, des Petits Chaperons rouges, explique que cette décision est antérieure à leur arrivée. “C’est un choix fait il y a une dizaine d’années mais que nous assumons”, commence-t-il avant d’avancer un argumentaire qui ne serait, selon lui, que nutritionnel et pas culturel : “Le porc, en cuisine collective, on s’en méfie toujours un peu. C’est moins cher, plus gras, la traçabilité est plus problématique. Il dégage du jus, dégorge beaucoup. Nos diététiciennes ne se sont jamais battues pour le porc à la cantine…”
Il assure que dans les 20 crèches que gère le réseau, les parents ne demandent jamais à ce que l’on serve du porc…
La Provence, merci à Zorro des îles