Seize associations du bassin minier étaient réunies vendredi devant la sous-préfecture de Lens pour lancer officiellement le Comité du refus des expulsions. Un comité qui rappelle l’association Fraternité Rroms, qui en fait évidemment partie, aux côtés notamment d’Amnesty international, ATD Quart monde, la Fondation Abbé Pierre, etc.
Nadine Baude parlait hier au nom du comité, dressant un premier constat : « Nous pouvons les accueillir ». Le comité se base sur la circulaire du 29 août 2012 adressée aux préfets : « Il appartient aux différents pouvoirs publics et en particulier à l’État, de se mobiliser de manière ciblée et efficace pour que la réponse la plus adaptée soit apportée aux situations humaines souvent très difficiles qui se retrouvent dans ces campements. » Les militants soulignent donc le fait que « les réticences viennent souvent du niveau local ».
Le but premier de ce comité est donc d’alerter les élus locaux et de les inclure dans les démarches en faveur de l’insertion des Roms. « Nombre de réunions de concertation sont restées sans suite avec les représentants de l’État, avec les élus de la CALL et de la CAHC… Chacun fait preuve de beaucoup de compassion, nous remerciant même de les sensibiliser sur cette question que beaucoup méconnaissent, mais rien ne suit… » Le festival franco-roms organisé en novembre dans plusieurs communes du secteur aurait néanmoins permis d’établir un contact positif avec plusieurs élus locaux. « Certains ont signé une invitation à débattre : les maires de Bully-les-Mines, Loos-en-Gohelle, Grenay, des adjoints d’Harnes, Avion, Liévin… Il nous semble primordial qu’il n’y ait pas d’expulsions mais des propositions de relogement durable en concertation avec les personnes concernées, en tenant compte de leurs besoins… »
Les 16 associations membres du comité souhaitent, dans un premier temps, rencontrer les maires des communes où des familles roms sont menacées d’expulsion (Montigny-en-Gohelle, Noyelles-sous-Lens, Lens, Liévin, Harnes…). Elles aimeraient par ailleurs voir des élus « parrainer » des familles roms expulsables. « Ce serait comme une doublure de cinéma, qui viendrait voir les instances pour les démarches administratives à la place de la famille pour lui éviter les risques d’être arrêtée ou de subir un harcèlement. »
La Voix du Nord