Depuis une décennie, le mouvement des Scouts de France s’est implanté dans une cinquantaine de quartiers sensibles. En Ile-de-France (Les Mureaux, Trappes, Villepinte, Vitry-sur-Seine, Le Blanc-Mesnil…), comme à Lille, Brest, Caen, Bordeaux, Nantes, Montpellier, Valence, Toulouse….
Les camps scouts, de plus en plus systématiquement, mêlent enfants des quartiers populaires et enfants des centres-villes, «pour offrir cette mixité sociale devenue rare dans notre société», souligne Antoine Dulin, délégué national des Scouts et guides de France.
Au mouvement, reconnaît-il, cette «dynamique de diversité» offre un salutaire changement d’image ainsi qu’un rafraîchissant retour aux sources – il avait été créé en 1907 pour les enfants des bas quartiers londoniens. «Les poncifs sévissent encore, poursuit-il. Nous serions paramilitaires, réservés à une élite sociale, nous ferions du prosélytisme religieux… Certes, notre mouvement est catholique, mais il est ouvert à tous, et nous voyons bien que la méthode marche pour ces jeunes, à qui cela ouvre des horizons et des opportunités. » […]
Cité du Neuhof, à Strasbourg, ce sont deux pères musulmans qui, il y a trois mois, ont lancé les Scouts de France. Ils décrivent l’association aux autres parents comme «rattachée à l’Eglise, mais ouverte à la diversité».
L’un est éducateur spécialisé, l’autre, Karim Amejrar, informaticien, «de foi musulmane et de principes républicains». «Nos jeunes ne manquaient pas d’activités mais de civisme, de valeurs comme celles portées par le scoutisme, pour devenir acteurs, pour se sentir citoyens à part entière. On les occupe pour éviter qu’ils fassent des bêtises, mais on ne les accompagne pas pour devenir des adultes. Une mission si lourde ne peut pas être laissée à la seule charge de l’école !» […] Le Monde