Dans une l’Europe qui peine à lutter contre le dumping social, Eurostat vient de jeter un pavé dans la mare. En effet, l’office statistique de l’Union européenne (UE) a publié jeudi un document qui montre que le coût horaire de la main-d’œuvre a varié de un à dix l’an passé en Europe , allant de 3,7 euros en Bulgarie à 40,1 en Suède.
Les mains-d’œuvre bulgare et roumaine ont été les plus mal loties respectivement à 3,7 et 4,6 euros, en dépit d’augmentation de 44% et 32,8% depuis 2008.
Sans surprise au vu de la cure d’austérité qu’elle subit, la Grèce s’est rapprochée de ce bloc. Avec un coût horaire tombé à 13,6 euros, la Grèce enregistre au passage un record négatif avec une chute de 18,9% par rapport à 2008.
A l’opposé, le coût horaire de la main-d’œuvre caracolait à 40,1 euros en Suède, devant le Danemark (38,4 euros), la Belgique (38 euros), le Luxembourg (35,7 euros) et la France (34,3 euros).
Encadrer le détachement de travailleurs européens
Pour lutter contre les abus qui découlent de ces écarts salariaux, les institutions européennes ont conclu début mars un accord de principe visant à encadrer le détachement de travailleurs européens (voir sur ce sujet l’article du site Euractiv) . Longuement négocié, ce compromis a toutefois été jugé « très décevant » par la Confédération européenne des syndicats (CES) pour laquelle le texte est « loin d’arrêter le dumping social actuel ».