Addendum du 02/05/14 :
C’est le résultat d’un intense lobby de la part des entreprises industrielles les plus énergivores de l’Hexagone. La Commission de régulation de l’Energie, le gendarme français en la matière, a annoncé mercredi une baisse de la moitié du coût d’acheminement de l’énergie pour 500 entreprises selon BFMTV.com.
Depuis un an, ces entreprises, comme Arkema, Arcelor ou Air Liquide, pressent le gouvernement de les aider dans la lutte contre les concurrentes notamment allemande. Il faut dire que pour l’instant, elles payent un coût supérieur au marché de 47 euros le mégawattheure.
20% du chiffre d’affaires. Cette baisse passera par des exonérations de taxes, des remboursements de leurs quotas de CO2 ou encore la gratuité de leur raccordement. Elle leur permettra de faire baisser leur facture d’électricité qui représente parfois 20% de leur chiffre d’affaires.
Le rabais est pour l’instant conclu pour une année, mais EDF a déjà prévu qu’elle augmentera ensuite ses tarifs.
Le Conseil d’Etat a contraint vendredi le gouvernement à faire payer une facture d’électricité rétroactive à la plupart des foyers français. Une décision «très regrettable», a commenté la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, jugeant qu’il fallait «réformer le mode de calcul» des tarifs.
La Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative, avait déjà pris plusieurs décisions similaires pour le gaz, a cette fois retoqué les tarifs réglementés d’électricité d’EDF pour les particuliers, pour la période allant de fin juillet 2012 à fin juillet 2013.
En juillet 2012, peu après le retour de la gauche au pouvoir, le gouvernement Ayrault avait limité à 2% l’augmentation de ces tarifs (auxquels souscrivent plus de 28 millions de Français), alors même que la Commission de régulation de l’énergie avait calculé qu’une hausse de 5,7% était nécessaire.
Vingt-et-un mois plus tard, retour de boomerang : le Conseil d’Etat a jugé que les tarifs «bleus» des particuliers étaient «manifestement inférieurs au niveau auquel ils auraient dû être fixés en application des principes s’imposant aux ministres».
Ces tarifs «ne permettaient pas de répercuter les hausses prévisionnelles des coûts de production pour l’année 2012», indique-t-il. Le Conseil d’Etat a donné deux mois au nouveau gouvernement Valls — la question des tarifs d’énergie est généralement du domaine de compétences de Matignon et des ministères de l’Energie de Ségolène Royal et de l’Economie d’Arnaud Montebourg — pour prendre un nouvel arrêté conforme. [ …]
Libération