Les Tsiganes ont été les derniers à être libérés en France. Ils ont dû attendre mai 1946 pour quitter les camps d’internement français. Musicien amiénois, passionné par le jazz manouche, Boris Pelosof a monté l’an dernier un spectacle musical Où vas-tu gitan, repris ce mardi 6 mai à Moreuil puis le 13 juin à Poix-de-Picardie, qui aborde le sort des populations nomades pendant la seconde guerre mondiale.
« Nous avons mis en son des archives radiophoniques de l’époque. Ces intermèdes se font au noir et créent un lien particulier avec le spectateur qui est plongé dans dans le passé, de manière très physique par l’audition », insiste Boris Pelosof pour qui ce spectacle est aussi un prétexte à parler de l’actualité.
« Les parallèles sont nombreux : la crise économique, la montée de l’extrême droite, la discrimination de l’étranger, particulièrement les Roms. Les camps d’internement se sont aujourd’hui les centres de rétention pour les étrangers », remarque ce fils d’ancien déporté.
Le spectacle est d’ailleurs homologué par le ministère de la défense. Il est présenté accompagné d’une exposition de l’ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre) et suivi d’une conférence. Professeur en classe de khâgne dans le prestigieux lycée Henri IV à Paris, Bernard Phan, spécialiste de la seconde guerre mondiale, interviendra sur les étrangers en France au XXe siècle au cours d’une discussion avec Boris Pelosof. Pour réflechir aux minorités dans l’histoire, le fichage, la citoyenneté…
Courrier Picard
