En charge des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Najat Vallaud-Belkacem, à la tête d’un ministère élargi depuis le 2 avril, dévoile ses priorités dans le Parisien pour la jeunesse qui fait désormais partie de son portefeuille. Elle veut faire un «choc de simplification des associations» pour faciliter les procédures d’agrément ou les demandes de subventions.
Ce qui est frappant dans les quartiers, c’est que les espaces publics ont été presque exclusivement investis par les hommes. Il faut rétablir la mixité. On ne peut plus supporter, par exemple, qu’il y ait des salles, des clubs de sport où il n’y a que des hommes.
«L’avantage de mon ministère, c’est qu’il rassemble des sujets aux interactions évidentes», se félicite Najat Vallaud-Belkacem, dont le portefeuille embrasse désormais les Droits des femmes, la Ville, la Jeunesse et les Sports. Effectivement, les annonces sur la jeunesse, qu’elle a réservées à notre journal, font bien vite des détours du côté des quartiers en difficulté, des femmes et du rôle des associations.
La jeunesse est une priorité du quinquennat. Quelle impulsion nouvelle voulez-vous donner ?
Depuis deux ans, on a déjà fait beaucoup. S’agissant d’éducation, on a enrayé la mécanique infernale des suppressions de postes d’enseignant, avec des résultats qui étaient de moins en moins bons pour les élèves. L’autre priorité, et ce sera la mienne, c’est la mise en emploi et l’autonomie des jeunes. […]
Où en est-on des coups de pouce pour l’emploi des jeunes ?
Il y a déjà 24 000 contrats de génération signés, et ça monte progressivement. Pour les contrats d’avenir, il y en a bien eu 100 000 comme prévu en 2013, et nous allons être dépassés par le succès en 2014.
A-t-on atteint l’objectif dans les quartiers ?
On estime que, sur les 100 000 contrats d’avenir, 18 % bénéficient aux jeunes des quartiers. On peut mieux faire : en 2014, nous devrons atteindre les 25 %. Pour ces jeunes au taux de chômage très important, plus de 40 %, il faut de l’excellence et du sur-mesure. Parce qu’ils connaissent des difficultés multiples, nous devons être capables, dans un même accompagnement, avec un interlocuteur unique, de répondre à leurs problèmes d’emploi mais aussi de logement et de permis de conduire, car tout cela est lié. Nous organiserons nos services publics pour qu’ils puissent le faire. […]
L’alternance doit devenir une voie ordinaire et une voie d’excellence. Les jeunes des quartiers y sont sous-représentés. C’est pourtant dans ces territoires que l’on a le plus grand nombre de décrocheurs scolaires. Or, l’apprentissage est une formidable façon d’apprendre autrement. Il faut en changer l’image auprès des jeunes, notamment à travers les stages de 3ème… à condition qu’ils y aient accès. […]
Le Parisien