« Apprendre à réparer plutôt que jeter », cette phrase résonne comme un slogan militant dans la bouche de Benoit Engelbach, l’un des fondateurs des « Repair Cafés » français, une initiative venue des Pays-Bas, lancée en 2009 par la journaliste Martine Postma.
Le principe est simple : des bénévoles, professionnels du bricolage ou simples amateurs, se portent volontaires pour tenir le rôle de réparateurs tandis que les participants amènent un objet leur paraissant hors d’usage qu’ils souhaitent réutiliser plutôt que remplacer, le tout gratuitement.
Depuis septembre 2013, le centre social Espace 19 Riquet réserve une fois par mois ses locaux pour l’association Repair Café Paris. « Réduire les déchets et sensibiliser les personnes à leur impact sur l’environnement correspond aux valeurs que l’on défend », explique Valérie Hamidi, responsable du centre social.
Au-delà de la mise à disposition du local, certains employés du centre se portent volontaires pour s’occuper de l’accueil en servant thés et cafés. Ils ne seront pas de trop devant la centaine de personnes qui attendent, ticket en main, de faire réparer leur bouilloire, leur sac à main ou tout autre objet qu’ils ne peuvent remplacer, faute d’envie ou de moyens. L’afflux de matériel défectueux est tel que tout le monde ne peut repartir satisfait, la quinzaine de bénévoles étant en sous-effectif face au succès de l’opération.
Les premiers arrivés, en revanche, peuvent espérer compter parmi les 60 % de réussite affichés par les « Repair Cafés ». En cas d’échec, la personne est redirigée vers un réparateur professionnel, l’association se défendant de leur faire concurrence.
L’engouement est tel que certains, sensibles à la cause écologique et solidaire, désirant lutter contre la surconsommation, viennent en spectateurs dans l’optique de glaner des informations pour ouvrir un « Repair Café » dans leur quartier. D’autres décident de participer par le biais d’un don ou en adhérant à l’association.
Cependant, pour Benoit Engelbach, la réussite n’est pas encore complète. L’aspect pédagogique qu’il revendique lors de ces journées est encore parfois mis de côté, certains venant essentiellement profiter d’une réparation gratuite.