Près de 200 personnes, dont des élus PS, PCF et des syndicalistes, ont manifesté mercredi à la mi-journée devant le Mémorial de Caen contre la visite de la présidente du Front national, Marine Le Pen, dans le musée où elle est arrivée à 16h30.
«C’est une provocation. On atteint la mémoire de ceux qui sont morts pour la liberté. Cette visite va à l’encontre de ce qu’a dit Jean-Marie Le Pen sur les fameux détails de l’Histoire comme il a dit en parlant des chambres à gaz. Tous ces extrêmes, qu’ils soient de droite ou de gauche, véhiculent des idées totalitaristes que je n’admets pas», a déclaré Bernard Duval, résistant, déporté après avoir été arrêté par la Gestapo en mars 1944 à 18 ans.
«Elle [Marine Le Pen] a réussi son coup. On est tous piégés», a estimé un salarié du Mémorial sous couvert d’anonymat. «On a envie de lui expliquer que la Shoah n’est pas un détail de l’Histoire», a-t-il ajouté. Pour sa visite, Marine Le Pen est accompagnée d’un historien du Mémorial. Le musée a été partiellement fermé au public à partir de 15 heures en raison de sa venue.
Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial, n’a lui pas souhaité accompagner la présidente du FN. Il a regretté qu’«elle n’a[it] pas démenti les propos de son père sur la Shoah», tout en rappelant que le Mémorial est «par essence un lieu profondément européen, un lieu de défense des droits de l’homme». […]