Romaric Saoudi, 24 ans, est boulanger à Mazingarbe depuis un an. Alors qu’il travaillait, dimanche, des jeunes l’ont passé à tabac, vers 6 h 30. Furieux envers ses cinq agresseurs, il l’est encore plus envers le policier qui aurait pris son agression à la légère quand il a composé le « 17 ».
Rue Lamartine à Mazingarbe, la façade rouge indique « À la bonne heure » depuis tout juste un an. Romaric Saoudi et son père Arsène ont en effet repris la boulangerie de M. Baillieux en mai 2013. En un an, le boulanger de 24 ans n’a jamais rencontré de problème avec la clientèle.
Mais dimanche, vers 6 h 30, le courageux jeune homme qui était déjà à l’œuvre depuis plusieurs heures a été victime d’une agression. Ce ne sont pas des clients qui l’ont agressé, mais des voleurs. « Je venais de servir un client matinal, je suis retourné au labo pour prendre les viennoiseries que j’avais sorties du four… Et j’ai vu que le chariot avait bougé et qu’il en manquait, se souvient-il. J’ai vu que la porte arrière était ouverte et que des viennoiseries étaient tombées par terre. À 200 mètres, j’ai vu cinq jeunes qui en mangeaient en marchant. J’ai compris qu’ils les avaient volées. »
Ni une ni deux, il prend son véhicule et les rejoint pour réclamer le paiement de cette marchandise consommée. Les voleurs ne l’entendent pas de cette oreille. « Alors que je parlais avec l’un d’eux, un autre s’est mis à me frapper. Puis plusieurs. J’ai pris des coups pendant au moins cinq minutes… J’avais deux marques de basket sur le visage dimanche après-midi. Et aujourd’hui encore, de grosses douleurs au thorax. » […]
S’il y a une personne qui est encore plus remontée que Romaric Saoudi, c’est son père, Arsène. Le sexagénaire a trouvé son fils ensanglanté, juste après l’agression. Prêt à composer le « 17 », il apprend alors que Romaric a déjà contacté les forces de l’ordre et que le fonctionnaire qui a pris l’appel à la salle de commandement à Arras n’aurait pas jugé pertinent d’envoyer une patrouille. […]