Extraits de la chronique de Jean-Pierre Denis, intitulé «Assumons l’Europe», dans l’hebdomadaire catholique La Vie
Les élections ne sont pas un défouloir et le Parlement européen ne saurait devenir un dépotoir.
Voici tout juste 100 ans, à la veille de la Première Guerre mondiale, Allemands, Anglais, Français, Russes et Austro-Hongrois baignaient dans une culture ultranationaliste et une propagande fratricide. L’Europe précipitait sa jeunesse dans le gouffre. Le chemin parcouru en un siècle est tout simplement magnifique. […]
On doit presque s’excuser aujourd’hui d’écrire cela, et le mot « paix » suscite force moqueries – peut-être parce que les vieux sont morts et que les jeunes n’ont pas une conscience charnelle du passé, tandis que les générations intermédiaires ont cherché à se détacher de cet héritage historique jugé pesant et moralisateur. Il faut avoir la liberté de ton d’un Cohn-Bendit pour oser l’évoquer, comme il le fit dans son beau discours d’adieu au Parlement européen. Mais non ! On préfère disserter sur les méfaits supposés de l’euro. De bouclier protecteur, l’Europe est devenue bouc émissaire. Ce grand espace de liberté est même présenté par certains comme une nouvelle prison des peuples. Quel culot ! […] La Vie