[…] Ce livre est un cri : celui du dernier des Mohicans de l’idéologie antiraciste. Dans Incorrect: pire que la gauche bobo, la droite bobards (Fayard, 2014), Aymeric Caron, se définit comme «protestant athée, végétarien, altermondialiste, décroissant». Il continue à se battre pour «l’ouverture à l’autre, la tolérance et la protection des plus faibles», valeurs qui selon lui sont devenues pour la majorité des gens «minables, dépassées, dangereuses et néfastes». Et qu’il pense être le seul à défendre. Ce bréviaire est une sorte d’ABCD de l’égalité pour les plus vingt ans. D’Antiracisme à Zemmour, en voici la substantifique moelle.
Antiracisme
«Qui n’est pas avec moi est contre moi» (Mathieu, 12-30. Caron, 2014). Le contraire de l’antiraciste à la sauce Touche pas à mon pote , c’est le raciste qui déteste l’Autre. Emettre la moindre réserve sur le modèle multiculturaliste, c’est être d’extrême-droite. Critiquer l’angélisme d’une partie de la gauche, c’est partager les valeurs du Front National. Que ton oui, soit oui! Que ton non, soit non ! […]
Bien-pensance (nouvelle)
C’est là la percée conceptuelle du chroniqueur d’On n’est pas couché : la bien-pensance est passé à droite. Ainsi, comme «70% des Français estiment qu’il y a trop d’étrangers en France» (sondage Ipsos 2013 cité par l’auteur) il devient bien-pensant d’être contre l’immigration. «Nous sommes l’incarnation nouvelle du politiquement incorrect, car de nos jours notre discours choque et dérange» écrit-il. […]
Identité française
«Doudou pour les enfants qui ont peur de s’endormir dans leur lit». […]
Immigration
«Diminuer l’immigration légale : une proposition ridicule». Pourquoi ? Parce que «nous sommes tous des étrangers». […]
Zemmour
Le diable existe. Il a précédé Aymeric Caron sur le plateau d’On n’est pas couché. Il s’appelle Eric Zemmour. Dans le chapitre «blessures d’enfance», Aymeric Caron (comme Victor Hugo en son temps) se montre indulgent avec Lucifer. Pour lui, Zemmour est d’abord une victime. Comme tous les néo-réacs, il fait «payer à la France (ses) traumatisme familiaux». Si Zemmour a une pensée raciste, c’est parce qu’il est un «petit garçon blessé».
La psychologie dérape même en biologie : «On ne peut comprendre la grille de lecture idéologique d’Eric Zemmour qu’à l’aune de son arbre généalogique»,
Vous avez dit antiraciste ?