L’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault participait ce lundi soir à Nantes à son premier meeting depuis son départ de Matignon. Aux côtés de l’Allemand Martin Schulz, candidat à la présidence de la Commission européenne, il a défini un «bloc de solidarité» pour l’UE.
L’ex-Premier ministre demande aux troupes socialistes de «lever la tête», de «faire face à cette vague d’europhobie et d’un nationalisme d’un autre âge en train de déferler d’une capitale à l’autre». Il hausse le ton : «Cessons d’avoir honte d’être des Européens !». Et refuse de laisser le terme de «patriote» à l’extrême droite : «France et Europe sont les deux mêmes faces d’un patriotisme». Libéré du poids de Matignon, Ayrault est bien moins coincé. Son débit est plus fluide. Moins ennuyeux.
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Au milieu des slogans européens – «Imposons une nouvelle croissance», «Stop au dumping social» – les «Jean-Marc ! Jean-Marc !» des jeunes socialistes fleurent quelque peu la compassion. Comme si son remplacement par Manuel Valls à Matignon après la Berezina des municipales avait été vécu à la base socialiste comme une injustice. «Quel plaisir de te voir en pleine forme. Tu es un exemple pour nous. Toujours au combat… Le premier militant de Matignon avais-je dit», lui adresse Jean-Christophe Cambadélis. Le nouveau premier secrétaire du PS en fait limite trop : «Tu resteras et tu es déjà dans notre histoire, celui qui a pu redresser un pays qui était dans les plus grandes difficultés après 14 ans de droite qui l’avait mis dans le fossé». […] Libération