A l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) a multiplié les demandes de réparations. Guylain Chevrier dénonce une logique communautariste contraire à l’esprit de la République.
Le président du CRAN, Louis-George Tin, a multiplié à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, les demandes de réparations, accusant le Crédit suisse, la Banque de France, l’ancienne banque Mallet et plusieurs familles bordelaises d’avoir «joué un rôle central dans la traite négrière». Il ne devait pas hésiter à exprimer sans complexe que «C’est le travail des esclaves qui a permis de constituer la Banque de France et c’est la Banque de France qui a permis de constituer la France».
Ceci, oubliant au passage que la traite et l’esclavage n’ont jamais représenté dans l’économie de la France, quoi que ce soit qui puisse être ainsi revendiqué comme ayant créé dans cet état d’esprit notre pays, c’est absurde et même grotesque. La France métropolitaine n’a jamais développé l’esclavage sur son sol en en faisant le fondement de son économie. […]
Il y a une volonté d’exagération ici qui procède de l’instrumentalisation grossière de l’histoire, pour en tirer une influence politique qui joue en faveur de la discrimination positive qui précède l’installation dans notre pays du multiculturalisme, véritable objectif du CRAN. […]
Le CRAN est un groupe de pression parmi d’autres qui, par ses déclarations tapageuses, entend attirer les micros et les caméras pour faire avancer sa cause, en instrumentalisant le cas échéant pour cela la justice intimée de juger l’histoire… La belle affaire ! Il est de la responsabilité de tous de ne pas entrer dans le jeu de cette association qui fonde sa démarche sur une logique de discrimination au prétexte de l’histoire.
Que penserait-on d’une association des blancs de France qui prônerait des avantages pour ces derniers selon leur couleur, au nom d’on ne sait quel ressort historique ?
On ne voit pas bien ce que la France républicaine aurait à se faire excuser, elle qui n’a jamais toléré la traite ni l’esclavage. La République a aboli l’esclavage dès son existence. Une première fois aboli en 1794 (4 février) dans le prolongement de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, il fut rétabli par Bonaparte en 1802 (20 mai) sous le règne de son pouvoir personnel, et enfin, il fut définitivement aboli en 1848 (27 avril) comme l’un des tous premiers actes de la seconde République, sous l’impulsion de Victor Schœlcher, sous-secrétaire d’État aux colonies. […]
Dans un communiqué, Thierry Mariani insiste, «Ma réaction sur Twitter est simplement le rappel d’une vérité historique. En effet, l’esclavage en Afrique est une pratique qui remonte bien avant l’arrivée des Occidentaux.» […]
D’autre part, en lisant l’historien Marc Ferro, on ne peut que constater les faits qui n’ont rien à voir avec on ne sait quel négationnisme. Comme il l’exprime dans son ouvrage Le livre noir du colonialisme : l’esclavage existait également en Afrique noire, la forme domestique y étant aussi la dominante. Les esclaves y représentaient un produit d’exportation vers l’Afrique du Nord, ce commerce étant alors aux mains des Arabes : du IXe au XVe siècle, ce trafic s’y développa ; la majorité des victimes étaient des femmes et des enfants. (…)
Au total, avant l’arrivée des Européens, de 3,5 à 10 millions d’Africains furent ainsi déportés… Effectivement, l’esclavage a été largement pratiqué de longue date par les Africains eux-mêmes et par d’autres. […]
Le Figaro
A revoir :
La traite négrière arabo-musulmane et interafricaine