En préambule de son premier rapport annuel publié jeudi 15 mai, l’Observatoire de la laïcité souligne «une montée de revendications communautaristes et un détournement de la laïcité à des fins stigmatisantes» depuis une dizaine d’années. Néanmoins, souligne son président Jean-Louis Bianco (et conseiller du Premier secrétaire du Parti socialiste sur les questions européennes), relativise les problèmes : «La laïcité n’est pas en cause dans ses principes ». Les exemples cités concernent essentiellement l’islam et le judaïsme.
Lorsque les académies signalent ces faits, certaines précisent qu’il n’est «pas aisé de faire la part entre la revendication identitaire, la revendication religieuse, voire l’expression d’un mal-être adolescent».
L’un des champs explorés par l’Observatoire concerne l’école, où le respect de la laïcité suscite des questions récurrentes. Ainsi, si la loi de mars 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires est globalement respectée, des points de tensions persistent et demandent une «vigilance constante». Dans une académie, trois établissements ont signalé des exclusions temporaires de jeunes filles musulmanes voilées depuis la rentrée 2013. Dans une autre, 25 exclusions temporaires ont été prononcées. Ailleurs, la situation autour du port du voile islamique est «fragile» dans 10 établissements – sur un total de 335 pour l’académie. […]
Présentées comme «marginales ou très localisées », des contestations de certains enseignements persistent et, selon les remontées obtenues par l’Observatoire, concernent «le refus de visiter des édifices religieux, de suivre un cours sur l’islam ou un cours de français utilisant comme support la Bible, de participer à une sortie à l’Institut du Monde Arabe, de chanter ou de souffler dans un instrument à vent, d’assister aux cours de natation ou d’éducation à la sexualité».
Des tensions existent aussi lors des cours sur l’histoire de l’évolution, le génocide arménien ou la Shoah. Plusieurs académies font aussi état d’un absentéisme non justifié le vendredi après-midi (jour de prière musulmane) ou le samedi matin (shabbat pour les pratiquants juifs), et du refus de composer le samedi. Une autre académie rapporte que la lutte pour que les jeunes filles participent à toutes les activités est «quotidienne».[…]
Enfin, le rapport indique qu’« au-delà de faits divers spectaculaires et souvent médiatisés, les différentes sources d’information à disposition ne permettent pas de faire le constat de tensions croissantes à l’hôpital public ou dans le monde de la santé en général».
Blog Digne de foi/Le Monde