François Hollande réfléchit à une prise de parole au lendemain des européennes. Une intervention qui porterait sur le terrain national (selon le score obtenu par le FN) ou sur le terrain européen et le nouvel équilibre des forces politique en Europe.
Si le FN devient le premier parti de France, cela balayera toute autre considération», relativise un proche du président.
Le compte à rebours vers un désastre annoncé est lancé. À une semaine des européennes, François Hollande ne se fait guère d’illusions sur l’issue du scrutin pour le PS. S’il avait été surpris par l’intensité du désaveu infligé par les électeurs aux municipales, il s’attend au pire dimanche. «Ce scrutin s’annonce difficile», reconnaît un conseiller élyséen. «Cela fait longtemps que le président a intériorisé le fait que le résultat serait très mauvais, confirme un proche. Avant les municipales, il avait écouté les sondeurs qui avaient assuré que la dimension locale et le bilan des maires atténueraient la claque. Avec les européennes, il y aura moins d’effet de surprise, de sidération.»
Au sommet de l’État, comme au PS, les stratèges ne cachent pas leur inquiétude. «Ce sera pire que ce qu’on pense», soupire un ténor du Parlement.
«Sur le terrain, on sent une agressivité qu’il n’y avait pas aux municipales», observe un dirigeant PS, qui espère que le score de son parti se situera au-delà de 17 %, parce qu’«en deçà, ce serait vraiment grave».
Mais si la défaite du PS est aussi forte qu’annoncé, Hollande n’a plus beaucoup de cartouches à tirer pour contre-attaquer, si ce n’est la réforme territoriale, sur laquelle il mise pour rebondir. «L’exécutif s’est mis en situation d’enjamber les européennes, souligne un haut dirigeant PS. On a tout changé après les municipales, on ne va pas continuer à changer, ça n’a pas de sens. Hollande ne va pas non plus renoncer aux mesures prises, ni changer sa ligne.» «Il est dos au mur», constate un cadre PS. […] Le Figaro