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Chantier législatif Immigration, Asile, Intégration – Entretien avec Xavier Chojnicki, maître de conférence en sciences économiques
L’immigration pèse t-elle véritablement sur les finances publiques ?

La réponse à cette question est extrêmement compliquée car les effets de l’immigration transitent au travers de nombreux canaux de transmission : sur le marché du travail, sur les finances publiques, sur la demande de logements, etc. Il est alors clairement impossible de chiffrer la contribution globale de l’immigration à l’économie française sauf à se lancer dans des calculs hasardeux. Pour autant, une approche économique de la question, consistant à effectuer le bilan du poids de l’immigration sur les finances publiques, permet de comprendre en quoi l’immigration induit essentiellement un effet de taille sans qu’il y ait pour autant dégradation massive des comptes sociaux. C’est clairement ce que nous avons cherché à faire dans le cadre du rapport remis en juillet 2010 au ministère des affaires sociales.
Tout d’abord, nombreux sont ceux qui mettent en exergue le fait que les immigrés sont surreprésentés s’agissant de certains risques sociaux tels que le risque chômage ou famille.

Ainsi, par rapport aux autochtones, les immigrés (hors Union Européenne) seraient environ 1,6 fois plus nombreux à recevoir des allocations chômage, 3,8 fois plus représentés parmi les bénéficiaires du RMI et en moyenne 2,5 fois plus dépendants des aides au logement.

Bien évidemment, ce n’est pas leur statut propre qui explique ces différences dans l’accès à certaines prestations sociales mais un certain nombre de leurs caractéristiques sociodémographiques : en moyenne, ils sont plus jeunes (70% des immigrés ont entre 20 et 60 ans contre 53% chez les autochtones), moins qualifiés (par exemple, presque 50% des immigrés âgés de 30 ans en 2006 avait un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat contre 34% chez les autochtones) et ont davantage d’enfants (2,6 enfants par femme pour les immigrées contre 1,8 chez les femmes autochtones).
Mais ce qu’on dit moins est que cette surreprésentation pour certains risques sociaux est du fait de leurs caractéristiques associée à une sous représentation pour d’autres risques tels que le risque vieillesse ou santé. Une explication réside dans la moindre utilisation du système de santé (du fait de barrières culturelles et informationnelles, d’une situation économique et sociale plus défavorisée, d’une moindre couverture par des complémentaires) et des pensions relativement plus faibles (car leur carrière professionnelle a été plus courte et heurtée)….
Dans une pure logique comptable, on pourrait alors évaluer leur contribution nette (différence entre les contributions et les prestations). A nouveau, les migrants ont une participation moindre au budget public puisqu’ils sont relativement moins qualifiés que les autochtones et connaissent plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail : par exemple, le total des taxes (impôt sur le revenu, TVA, cotisations sociales, etc.) versées par un immigré âgé de 35 ans en 2005 était en moyenne de l’ordre de 20% inférieur à la contribution moyenne du natif
Jeunes socialistes

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