Cet été, le richissime Cédric Naudon prévoit d’ouvrir un nouveau quartier dans le IIIe arrondissement de Paris, mettant à l’honneur les commerces traditionnels et une qualité de vie. Le nom de ce projet? “La Jeune rue“.
Des avis de travaux sont encore collés sur les rideaux baissés mais dans quelques semaines, en plein cœur de Paris, un quartier devrait changer de visage, grâce à un millionnaire français, qui va ouvrir 36 adresses, alliant grands noms du design et gastronomie.
“La Jeune rue” sera un lieu de vie, où seront proposés des produits d’une qualité exceptionnelle”, vendus sans intermédiaires, sélectionnés chez des producteurs passionnés, respectueux de leur environnement, selon le dossier de presse. Cédric Naudon veut “mieux nourrir les citadins“.
Pour décrire “La Jeune rue“, certains n’hésitent pas à parler de “révolution” à Paris. Cédric Naudon, lui, évoque son “rêve humaniste”, son “projet fou”, qui est, assure-t-il, “une première mondiale“. “Le premier enfant, on le fait parfois sur un coup de tête, sans se rendre compte de ce que cela implique”, dit-il en repensant à la naissance du projet, il y a deux ans.
Les premières adresses devraient ouvrir au début de l’été, autour de la rue du Vertbois, dans le IIIe arrondissement de la capitale, entre Haut-Marais et Sentier. Et au premier trimestre 2015, les Parisiens devraient pouvoir profiter des 36 nouveaux lieux, commerces de bouche et espaces de culture. Une boulangerie, une boucherie, un restaurant italien, un bar à huîtres, un street food coréen, une fromagerie, un glacier, un bar à tapas, et aussi un cinéma, une galerie d’art, etc.
Et pour allier le beau au bon, il a fait appel à de grands noms du design international: les frères Campana, Jaime Hayon, Tom Dixon, Paola Navone, Patricia Urquiola, Michele De Lucchi, etc. “Je leur ai envoyé un mail. Ils m’ont répondu: ‘Génial, t’es un dingue!’ “, raconte Cédric Naudon. L’illustration ci-dessous, disponible dans le dossier de presse de la Jeune rue, situe d’ores et déjà ces personnalités sur le plan de la Jeune rue:
Mais Cédric Naudon assure ne pas avoir eu l’idée de la Jeune rue “d’un coup”. “Je voulais un lieu italien à Paris. On m’a amené rue du Vertbois”, se souvient-il. Il a acheté les numéros 40-42, puis d’autres encore. “Le propriétaire m’a raconté qu’avant, dans cette rue, il y avait un boucher, un poissonnier. J’ai dit: ‘Faisons une rue gourmande’!“
Un projet à 30 millions d’euros ?
Aujourd’hui, plus de cent personnes travaillent sur le projet, qui implique 500 à 550 producteurs de toute la France. Quand ils ne sont pas à Tokyo ou à Milan, Cédric Naudon et ses proches collaborateurs sillonnent les campagnes françaises à la recherche de producteurs.
Parmi ceux-ci, Roland Feuillas, qui s’occupera de la boulangerie. A Cucugnan, dans l’Aude, “il a recréé les gestes anciens de la boulangerie“. Il a sa propre meunerie, travaille avec des variétés anciennes de céréales, cultivées en agriculture biologique. “C’est quelqu’un qui m’a particulièrement ému“, confie Cédric Naudon.
La saisonnalité et le “prix juste” sont des mots clé du projet. “Dans l’agro-industrie, on a poussé beaucoup de producteurs à surproduire“, déplore Cédric Naudon. “On peut manger des fraises toute l’année, on a envie de foie gras tout le temps. (…) Il faut retrouver la valeur des choses”. “La Jeune Rue” “ne sera pas un projet élitiste”, promet-il aussi.
S’il refuse de dévoiler le coût du projet, on parle d’un montant de 30 millions d’euros. Selon l’Express, 35% de la somme provient des fonds personnels du millionnaire, qui dit s’être enrichi dans l’immobilier aux États-Unis et en France. La Banque publique d’investissement (BPI) est impliquée dans le projet.
Dans le quartier, quelque peu délaissé, où les magasins de vente de vêtements en gros dominent encore, on se frotte les mains. Un cafetier et un galeriste entrevoient déjà l’afflux de “bobos”, venus vivre dans l’îlot ou tout simplement savourer quelques uns des meilleurs produits de France.
(Merci à C’)