Pour « éviter les situations délicates », les enseignants d’un établissement de Haute-Savoie ont décidé de ne plus fabriquer de présents en classe pour la fête des mères ou des pères. Un choix qui ne passe pas auprès de tous les parents.
Ce dimanche, les mamans des enfants de l’école d’Allinges, en Haute-Savoie, n’auront pas droit au traditionnel collier de nouilles ou au cœur en pâte à sel fabriqué à l’école pour la fête des mères. Les enseignants de l’établissement ont décidé de supprimer les ateliers créatifs visant à fabriquer à l’école un cadeau à cette occasion. Pas de jaloux cependant, les papas n’auront pas non plus de présent le 15 juin prochain, pour la fête des pères.
L’établissement invoque la volonté d’« éviter les situations délicates pour de nombreux élèves », comme ceux qui ont perdu un de leurs parents, qui vivent en famille d’accueil ou au sein d’une famille recomposée.
« Sur ce coup-là, je trouve que les enseignants ne sont pas très pédagogues, ni psychologues, estime Corinne. C’est à eux d’expliquer les choses aux enfants en difficulté. Ils n’ont qu’à dire à l’enfant que le cadeau peut être offert à une tante, une grand-mère, une maman d’accueil. …
Ce qui n’est pas sans rappeler les arguments des élus UMP qui s’opposent à la loi famille, qui prévoyait notamment la reconnaissance d’un statut de beau-parent. « Il faut rappeler que 80 % des enfants vivent avec leurs deux parents. Pour répondre à la situation de quelques-uns, on impose des choix à tous », déclarait ainsi Hervé Mariton …
À Allinges, c’est par un petit mot glissé dans le carnet de liaison des élèves que les parents ont appris la nouvelle. Et tous ne l’ont pas bien accueillie. Si le texte précise « laisser le soin aux familles de traiter le sujet elles-mêmes si elles le souhaitent », beaucoup regrettent que l’école se désengage de cette mission. Certains ont même lancé une pétition. La directrice se dit prête à les recevoir, mais rappelle qu’« aucun texte de l’Éducation nationale n’oblige les enseignants à célébrer la fêtes des mères ou des pères ».
Madame le Figaro