Le procureur de Mulhouse, Hervé Robin, a requis vendredi une peine de six mois de prison avec sursis à l’encontre d’André Bamberski pour l’enlèvement en 2009 de son ennemi juré Dieter Krombach.
Cet enlèvement avait permis de traduire le Dr Krombach devant la justice française pour la mort de la fille de M. Bamberski, Kalinka. Le procureur a également requis des peines d’un an de prison ferme à l’encontre des exécutants de l’enlèvement, un Kosovar et un Géorgien.
Hervé Robin a enfin requis trois mois de prison avec sursis à l’encontre d’une journaliste autrichienne accusée d’avoir joué les intermédiaires. “L’instigateur, c’est Bamberski”, a estimé le procureur de Mulhouse. Et d’admettre qu’”en soi l’enlèvement est une violence”, de même que les coups reçus par Dieter Krombach avant qu’il ne soit livré, ligoté, à la police française le 17 octobre 2009.
Les prévenus sont “des voyous qui ont commis un délit grave, c’est incontestable”, a reconnu le procureur, tout en admettant rester “souffle court devant tant de persévérance et de volonté” de la part d’André Bamberski. “Les Allemands n’ont pas voulu livrer Krombach, mais on faisait quoi? On envoyait les chars à la frontière? C’est pas sérieux !”, s’est exclamé Hervé Robin en disant regretter et déplorer “que les autorités allemandes n’aient pas voulu coopérer” dans ce dossier.
Dieter Krombach avait été condamné par contumace en France pour sa responsabilité dans la mort en 1982 à son domicile bavarois de sa belle-fille Kalinka Bamberski. 27 ans plus tard, il avait finalement été enlevé devant chez lui, puis déposé quelques heures après par ses ravisseurs, ligoté et bâillonné sur un trottoir de Mulhouse, où il avait été interpellé par la police française. Cet épisode rocambolesque avait ouvert la voie à sa comparution aux assises. Il a été condamné à deux reprises, fin 2011 et fin 2012, à 15 ans de réclusion.
Le républicain Lorrain