Souad, sa sœur, n’est pas le seule membre du “clan Merah” à avoir gagné la Syrie. Sabri Essid, le “demi-frère” de Merah, pourtant visé par une information judiciaire, et une petite dizaine de Toulousains l’ont précédée.
[…] Une famille entière qui se volatilise du jour au lendemain, ce n’est pas si fréquent. À Toulouse, dans la cité du Mirail, les voisins ont fini par s’inquiéter lorsque l’appartement de la famille Essid est resté silencieux plus d’une dizaine de jours. Quatre enfants de 12 ans à 6 mois, cela fait du bruit. Lorsque, le 17 avril, les pompiers appelés à la rescousse ont défoncé la porte, ils ont découvert un logement méticuleusement nettoyé et rangé. […]
Depuis des mois, Sabri Essid préparait en fait son départ. Une dizaine de ses “frères” toulousains, issus majoritairement des quartiers de la Reynerie, de Papus et des Izards, l’auraient précédé sur les terres du djihad. Thomas Barnouin, son compagnon de 2006, aurait quitté la Ville rose au début de l’année 2013.
Á tel point que le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une information judiciaire en septembre 2013 confiée aux juges Trevidic, Poux et Le Vert, dont l’objet est d’enquêter sur les agissements d’un groupe “Artigat 2”, “susceptible de commettre des attentats sur le sol national” et d’assouvir sa soif de djihad syrien… Mais pour l’instant, comme il l’a déclaré pour Souad Merah, le ministre de l’Intérieur ne dispose d’aucun moyen juridique pour s’opposer à ces départs.