L’homme, qui soupçonnait son épouse de le tromper, a défiguré samedi son rival présumé à coups de couteau. Il était jugé en comparution immédiate lundi
On est passé très près de l’irréparable, samedi, en soirée, rue des Faures, dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux. Un homme de 28 ans, installé tranquillement à prendre un café au comptoir du bar Chez Georges, aurait pu perdre la vie. Il est défiguré. Très grièvement blessé au visage par une lame qui lui a lacéré la face et une joue en profondeur . Deux plaies qui font respectivement 8 et 10 cm de long. Lors de l’opération, les médecins du Centre hospitalier universitaire (CHU) ont été contraints de lui ôter la glande salivaire. 21 jours d’interruption totale de travail (ITT) ont d’ores et déjà été diagnostiqués, dans l’attente d’une prochaine expertise.
Lundi, son agresseur, Fateh Boukachabia, 34 ans, a été déféré devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Face aux juges, il a expliqué avoir frappé avec un verre « attrapé sur le comptoir ». Une version difficile à admettre car aucun débris n’a été découvert dans la salle.
En revanche, le gérant du bar l’a vu pousser les portes et entrer « comme un ouragan, armé d’une lame », précise la présidente du tribunal, Françoise Gambachidzé. « Vous êtes venu avec l’intention de le blesser », suggère la magistrate. « Non, je suis arrivé les mains vides. Je regrette… Cela faisait un mois que je ne dormais plus. Je lui avais déjà parlé gentiment et il s’est foutu de ma gueule. Alors, samedi, je suis entré dans le bar et je l’ai frappé », répond Fateh Boukachabia….
Son épouse va plus loin et explique qu’ils se sont mariés en Algérie en juin 2013 mais que son mari, arrivé à Bordeaux le 9 mars 2014, après avoir obtenu son visa, « n’était plus le même. Il s’est marié avec moi pour obtenir la nationalité française. »
« Il s’est désintéressé de son épouse et de son fils, né en février dernier », constate Me Fouzia Babali, conseil de Mme Boukachabia. « Il a trouvé une proie facile pour venir en France. Elle, aujourd’hui, est terrorisée. »…
Me Guillaume Larre évoque le passé sans faille de Fateh Boukachabia mais le tribunal va suivre à la lettre les réquisitions du parquet : trois ans de prison ferme assortis d’une interdiction de séjour en Gironde pour une durée de cinq ans.
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