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Création d’un ministère de l’Identité nationale en 2007, montée du Front nationale aux élections municipales et européennes de 2014… Ces manifestations de repli en disent long sur l’état de notre société. Pourquoi le multiculturalisme est-il perçu par certains comme un problème ?

[…] La première vision, conservatrice et pessimiste […] considère que le multiculturalisme mène nécessairement à la dissolution pure et simple de l’identité et de l’unité nationales.
La seconde vision, pragmatique et plus optimiste, considère qu’une société multiculturelle peut être compatible avec les principes d’une République dont l’identité se définit non pas à travers des conceptions du Bien exclusivement ethno-culturelles, mais à travers un système de valeurs communes.
Par exemple, les trois piliers que sont “liberté, égalité, fraternité”, dont l’interprétation induit la tolérance mutuelle, le pluralisme axiologique, la laïcité publique respectueuse des différences culturelles, un modèle de justice distributive, pourraient servir de socle à la nouvelle identité nationale.
Le multiculturalisme d’un Etat n’induirait donc pas mécaniquement sa dissolution, l’Etat demeurant la plus petite entité régionale pertinente pour la conduite des politiques internationales, qu’il s’agisse de l’intégration européenne ou de la géopolitique internationale.
Ce modèle fait référence au régime d’autres sociétés au caractère multiculturel plus poussé, comme les Etats-Unis. En effet la loyauté est forte chez la plupart des minorités ethniques, à commencer par la plus marginalisée de toute, la communauté noire, comme le démontre l’adhésion de ces minorités à la politique étrangère du pays. Malgré l’histoire de la ségrégation raciale et la persistance d’inégalités héritées qui divisent la société, la citoyenneté américaine consiste avant tout à respecter un certain nombre de valeurs. […] Le Nouvel Obs

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