29/05/2014 :
Il croyait avoir trouvé un sympathisant prêt à s’impliquer à ses côtés dans sa campagne tardive ; face à lui il s’était confié, il l’avait même invité à participer aux réunions stratégiques avec les cadres du parti… Ce que ne savait pas Hugues Sion c’est que le militant en question était en fait journaliste infiltré. Le fruit de cette immersion, méthode aussi efficace qu’elle est discutable, au cœur de la campagne FN à Lens a été diffusé, mercredi soir sur la chaîne D8.
Le journaliste qui n’apparaît jamais à l’antenne (mais dont la photo a été publiée dès mercredi après-midi sur twitter par des militants) […]
S’il n’y a officiellement pas de bisbille au sein du parti à la flamme, des actions judiciaires sont « à l’étude », explique Wallerand de Saint Just, avocat du Front national.
« Steeve Briois est enregistré à son insu, c’est un procédé illégal, c’est interdit. Et la diffusion également, c’est interdit. »
L’intéressé a déjà fait savoir par le biais de son compte twitter qu’il déposera plainte contre Guy Lagache, producteur de l’émission. Plainte à laquelle pourrait s’ajouter une plainte pour « escroquerie » contre le journaliste qui s’est introduit dans l’équipe de campagne sous une fausse identité et une autre contre la chaîne.
La Voix du Nord
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Ce mercredi 28 mai, D8 diffuse à 20h50, en prime time, un nouveau numéro d’En quête d’actualité. Pendant deux mois, à l’occasion des dernières élections municipales, un journaliste du magazine s’est fait embaucher dans l’équipe de campagne du candidat du Front national à Lens (Pas-de-Calais). Une immersion filmée en caméra cachée.
Le magazine de D8 En quête d’actualité propose Plongée au coeur du parti de Marine Le Pen, un reportage sur les coulisses du Front national réalisé à l’occasion des élections municipales de mars dernier. Deux mois avant le scrutin, Sylvain Laurent (un pseudonyme), qui l’a réalisé pour le magazine présenté par Guy Lagache , s’est infiltré dans l’équipe de campagne d’Hugues Simon, candidat du parti de Marine Le Pen à Lens (Pas-de-Calais).
Une immersion filmée en caméra cachée que nous n’avons pas eu la possibilité de voir, mais que Le Parisien – Aujourd’hui en France a pu visionner. «On découvre avant tout un candidat mal préparé et extrêmement seul», écrivent nos confrères. «Nous étions loin d’imaginer un tel degré d’amateurisme dans une section comme celle de Lens, une ville de près de 40.000 habitants», explique pour sa part le producteur Jacques Aragones.
Contacté, l’avocat du Front national critique le recours à la caméra cachée pour les besoins de cette enquête: «De tels procédés sont contraires à la déontologie des journalistes. Par principe, je les dénonce. Ils représentent une dérive inacceptable.» […]
TVMag
[…] Quant au recours à la caméra cachée […] Guy Lagache la justifie sans état d’âme: «J’ai fait, en tant que reporter, des 52 minutes sur le PS, en suivant des candidats à des élections locales ou nationales. J’étais donc «inside», en caméra ouverte. Nous avons voulu faire cela. Nous aurions fait exactement la même chose sur tout autre parti si celui-ci avait refusé. Pourquoi? Parce qu’à un moment donné, ça me concerne, ça vous concerne. Nous sommes citoyens, on nous demande de voter. Je pense qu’il n’est pas totalement illégitime de comprendre comment fonctionne un aspect du parti […] Encore une fois, si nous avions pu faire ce sujet en caméra ouverte, nous l’aurions fait.» […]
TVMag