Nicholas Wade est un auteur et journaliste scientifique de renom. Né en Angleterre, il fait ses études à Eton et au King College de Cambridge. Correspondant et rédacteur en chef adjoint de la revue Nature, il a également publié dans la revue Science et dans le New York Times.
Il a publié en mai 2014 Un héritage problématique : gènes, race et histoire de l’humanité [A Troublesome Inheritance: Genes, Race and Human History ] [couverture ci-contre]
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Vous êtes opposé à l’idée que la race est une construction sociale. Pourquoi ?
« Je pense que le sujet des races a été tellement pollué par des idées pernicieuses que la plupart des gens l’ont tout simplement abandonné , y compris les généticiens. Les généticiens se sont rangés aux positions des sciences sociales selon lesquelles la race n’est pas un concept biologique. Mais je trouve cela incompréhensible.
Les généticiens commencent d’ailleurs à changer d’avis , car il y a de bonnes raisons de lier race et génétique. Et cela vient de la médecine . Il semble bien que chaque race, chaque groupe ethnique a des dispositions génétiques différentes pour les maladies. De sorte qu’il est nécessaire d’adapter les médicaments en fonction de chaque groupe ethnique (…).
Il devient très clair qu’il y a des différences génétiques entre les races , et en particulier dans les gènes sélectionnés . La plupart de ces variations génétiques sont neutres , et ne modifient pas le phénotype [ensemble des caractères observables d’un individu] , et l’évolution l’ignore. Et on en a conclu qu’il y avait peu de différences entre les races.
Mais ces enquêtes ont porté sur la variation commune , qui est quasiment et par définition une variation neutre . En revanche, si vous regardez les gènes qui diffèrent , les gènes sélectionnés , qui ne sont qu’une petite partie de l’ensemble, alors vous trouvez un certain nombre de différences intéressantes entre les races.
Les généticiens utilisent d’ailleurs depuis longtemps des mots “codés” . Ils ont laissé tomber le mot «race» vers 1980, mais à la place, ils utilisent des mots comme « population » ou « structure de population» .Maintenant qu’ils sont en mesure de définir la race en termes génétiques , ils ont tendance à utiliser d’autres mots comme ” groupes continentaux » ou « continent d’origine ».
Je préfère utiliser le mot race. C’est le mot que tout le monde comprend ».
American Scientist – Traduction : Fdesouche
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NDLR : Il existe quantité d’articles en anglais sur ce livre . Les positions défendues par l’auteur vont bien plus loin que celles que nous rapportons ici. L’auteur établit par exemple un lien clair entre la génétique et le comportement social. Voir ici par exemple.
• Complément : revoir et relire impérativement cet article