Fatima Adamou «researcher bénévole» à l’association Christian Muslim Forum revient sur la condamnation à mort d’une Soudanaise pour apostasie et évoque l’incohérence et l’ hypocrisie des musulmans qui réclament la liberté de conscience et de culte pour eux-mêmes lorsqu’ils sont minoritaires mais ne l’appliquent pas dans les pays majoritairement musulmans.
L’absence de discussions et d’enseignement sur ce sujet facilite l’intolérance et ses dérives. Bien entendu, penser se battre sérieusement pour le droit de pratiquer sa religion comme c’est le cas en France, tout en refusant le droit à la liberté religieuse à autrui rend tout simplement toutes revendications irrecevables.
La récente affaire très médiatisée puis vite oubliée de la condamnation à mort d’une Soudanaise pour apostasie a non seulement orienté une fois de plus les projecteurs sur les musulmans et la supposée violence de l’islam, mais elle a également mis en lumière le manque, au sein de la communauté musulmane, de conversations franches sur l’apostasie, la conversion ou tout simplement la liberté religieuse.
La liberté religieuse est très certainement la notion qui nous est très chère puisque nous, musulmans, où nous sommes minoritaires, passons notre temps à la réclamer : nous savons demander le respect de nos pratiques comme nos besoins de prier à des moments précis de la journée, nous sollicitons le droit à un jour chômé pour nos fêtes, nous exigeons le respect de nos traditions et croyances.
À l’évidence, nous acceptons très facilement les conversions. Cela ne pose aucun problème à la communauté de voir de nombreuses personnes embrasser l’islam. […]
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