L’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) a publié pour la première fois une note spécifique qui montre que près d’une femme sur deux en âge de travailler (âgée de 15 à 64 ans) y est inactive. Ce taux d’inactivité est en hausse de 5 points depuis 2008.
En ZUS, une jeune femme de 18 à 25 ans sur cinq est mère de famille. «On voit de plus en plus de jeunes femmes qui lâchent tout après le diplôme et se marient ou font un enfant. Devant le chômage qui les attend, c’est leur porte de sortie», lâche Radostina Siorat, animatrice socioculturelle à Vaulx-en-Velin.
Diana a le regard qui devient flou quand elle évoque son parcours. Voilà plus de six ans que cette grande et belle Bulgare ne trouve pas de travail. […]Cette mère de famille a pourtant un CV exceptionnel dans la cité de la Thibaude à Vaulx-en-Velin (Rhône) : ancienne directrice de scène de l’Opéra national de Sofia, arrivée en France pour suivre un master professionnel, elle avait décroché un CDI à Tourcoing (Nord) comme régisseuse générale d’un théâtre. La préfecture a fait opposition à son embauche. Depuis, Diana galère. […] «Ces femmes n’arrivent plus à trouver quoi que ce soit, et elles se découragent. De plus en plus, elles ne s’inscrivent même plus au chômage», insiste Naziha Chalabi, médiatrice du réseau Femmes de l’espace, un projet interassociatif de Vaulx-en-Velin. Au manque de diplôme s’ajoutent des obstacles spécifiques : le «manque de mobilité» – elles sont 47 % à détenir le permis de conduire à Vaulx, contre 71 % des hommes – et de véhicule, et la responsabilité d’enfants. «Plus le nombre d’enfants augmente, plus l’activité diminue pour les femmes», souligne l’Onzus. […] Le Monde