Pas d’éparpillement des voix à Bétignicourt. Vingt et une voix pour le Front national, deux pour le Front de gauche. Marine Le Pen, tête de liste, décroche le score sans précédent de 91,3 %. C’est à la fois la traduction d’un ras-le-bol et la volonté d’envoyer « un message à ceux qui nous gouvernent », indiquent des habitants unanimes.
« Ras-le-bol de l’immigration, des vols, de l’insécurité, de ces gens qui touchent les allocs quand nous, on bosse, de cette justice qui ne condamne pas les délinquants… » Les mêmes expressions reviennent dans les bouches. Sur cette terre rurale, à 10 km de Brienne-le-Château et 40 de Troyes, les thématiques traditionnelles du Front national font recette.
L’insécurité en tête. « Tout le monde est à cran. Les gens ne veulent pas quitter leur maison, ils ont peur de se faire cambrioler », indique un habitant. « On se protège, on installe des alarmes. Je la mets même le midi », assure un agriculteur. Tout le village a été marqué par un raid mené en novembre dernier chez deux agriculteurs et plusieurs habitants. Certains assurent garder désormais le fusil de chasse à porter de main. « C’est simple, je tire avant de parler », prévient l’un d’eux. L’ennemi est tout désigné : « Les gens du voyage et les Roumains ». […]
Autre thématique forte : l’assistanat dont « profitent » ceux qu’on appelle volontiers ici les « cas soc’ » (comprendre les cas sociaux). RSA, CMU et allocations familiales […]
L’Est-Eclair