C’est une face peu connue du trafic de drogue que le tribunal correctionnel de Strasbourg s’apprête à examiner à partir de demain. Quinze personnes comparaissent pour avoir organisé le transport et le blanchiment de fortes sommes d’argent sale. Dont deux Avignonnais, les frères Ouazil.
Les sommes qui figurent au dossier laissent entrevoir l’immense magot généré par l’industrie de la drogue. En six mois – de novembre 2011 à mai 2012 – les enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Strasbourg ont vu passer, au gré des surveillances, plus de dix millions d’euros entre les mains de différents « collecteurs de fonds ». Des hommes spécialement recrutés au Maroc par deux frères pour acheminer jusqu’à eux les recettes des trafiquants de stupéfiants.
Le premier d’entre eux s’appelle Najim Azaouaghe. Ce Strasbourgeois de 37 ans est suspecté d’avoir récupéré un total de 3,5 millions d’euros auprès de différents dealers du grand est de la France. Leurs rencontres se faisaient dans des endroits très fréquentés, comme les parkings du Centre hospitalier universitaire ou du magasin Ikea de Strasbourg. Ce sont alors des centaines de milliers d’euros qui passaient d’une voiture à l’autre.
Après avoir prélevé une commission de l’ordre de 0,5 %, Najim Azaouaghe aurait transmis l’argent à un « super collecteur » hollandais, Mohamed Maghnouj, 45 ans, qui en aurait blanchi une partie en achetant des engins de chantier expédiés par la suite au Maroc.
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