Après la tuerie de Bruxelles, certains ont accusé l’extrême-droite et la «montée des populismes» d’être responsables. Pour Marc Crapez, ce reflexe idéologique empêche de voir que la plupart des nouveaux loups solitaires sont islamistes.
C’est un islamiste qui serait l’instigateur de l’attentat antisémite de Bruxelles. Pourtant, c’est l’extrême-droite ou le populisme que beaucoup avaient mis sur le tapis. Ainsi, la Ligue des droits de l’homme belge désignait-elle sans hésiter comme responsable le «contexte européen d’une montée en force des idées d’extrême-droite».
En France, le maire communiste de Montreuil, Patrice Bessac, accusait immédiatement les «forces d’extrême-droite [qui] attisent des haines». Dans le journal Le Monde, un sociologue affirmait que la «première hypothèse renvoie à l’extrême-droite», puis extrapolait doctement sur «l’espace idéologique ouvert aujourd’hui pour des ‘loups solitaires’ s’inspirant d’un antisémitisme d’extrême droite et agissant isolément, ou presque».
Les premières accusations visaient à influencer l’opinion, appelée à voter le lendemain aux élections européennes. Un blog illustre l’ambiance à chaud : «Un grand merci à tous les populistes, c’est grâce à leurs discours, réducteurs, haineux, stigmatisants qu’on se retrouve à vivre de tels actes». Un journaliste de LCP (La Chaîne Parlementaire) twitte ce mot d’ordre : «Veille des élections 1 attentat antisémite frappe Bruxelles. Demain, il faut barrer la route au populisme dans les urnes». […]