Le président de la commission des finances du Sénat, le sénateur UMP de la droite populaire (aile droite de l’UMP) Philippe Marini, veut intégrer les activités liées à la prostitution et au trafic de drogue dans le calcul du PIB. La proposition peut surprendre, voire faire sourire. Mais elle est très sérieuse. « Les règles doivent être homogènes d’un Etat à l’autre si l’ont veut que la gestion de la zone euro ait un sens, que les chiffres soient comparables entre Etats », souligne Philippe Marini. Pour la France, « ça ferait un peu plus de PIB » et ne pas le faire serait « un peu se tirer une petite balle dans le pied », selon le sénateur UMP.
En France, l’Insee, qui estime déjà ce que représente le travail au noir, est en effet contre l’intégration de la prostitution et de la drogue dans le PIB. Philippe Marini, lui, n’entend ni se placer sur le plan de la morale, ni sur celui du droit pénal, mais sur le plan « macroéconomique ». « Ça fait partie de la réalité », souligne-t-il.
L’Insee souligne de son côté qu’intégrer ces activités illégales au calcul du PIB aurait un effet sur la contribution des Etats membres au budget de l’Union européenne. Cette contribution est en effet en partie proportionnelle à leur Produit intérieur brut. Autrement dit, cela pourrait augmenter la part que la France donne à Bruxelles.
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