[extraits] [Renaud Camus]
L’arrestation de Mehdi Nemmouche pose de façon brûlante la question du sens, du sens des mots, et d’abord de ce mot : « Français ».
Le dogme antiraciste expire. Il n’avait pour lui que la légitimité du “plus jamais ça” qui le fondait. Mais [on ne peut] plus longtemps prétendre que n’importe qui ou n’importe quoi peut être appelé n’importe comment, sur un coup de tampon.
Nemmouche et ses pareils sont français au sens où Germanicus était germain : parce qu’il avait conquis la Germanie. L’antiracisme est un roi légitime, mais dément. On n’a vu longtemps que sa légitimité. On ne distingue plus que son délire.
[Question] La déchéance de nationalité”. Un mal nécessaire ?
Un mal ? Pourquoi un mal ? Il n’y a qu’à gagner pour tout le monde à rendre aux mots leur poids et leur épaisseur de sens, et à retirer aux choses, aux êtres, aux significations, les appellations abusives dont on les a revêtus
Tous ceux qui renient publiquement leur qualité de Français, il faut les prendre au mot : la remigration est à ce prix.
[…] La France est comme une vieille fille qui élève (sans aucun succès) les enfants des autres ; elle sert de garde-chiourme pour les délinquants d’autres peuples, d’autres nations, d’autres civilisations. Des conquérants gardés sous clef par leurs conquis : c’est une situation très originale, et même, je crois, inédite, qui montre à quel point la conquête coloniale en cours ne ressemble à aucune de celles qu’a connues l’histoire jusqu’à présent.
Telle est d’ailleurs la raison qui empêche la plupart des observateurs (et cela les arrange bien… ) de la reconnaître pour ce qu’elle est — une conquête coloniale. Mais cela ne change rien à sa nature.
Renaud Camus. Lire le texte intégral : Bd Voltaire