Les musulmans de France affirment dans une «convention citoyenne» inédite et publiée mercredi leur «rejet de la violence», du «fanatisme» et leur «condamnation de toute menée subversive, terroriste ou criminelle».
Ils ajoutent: «Tout musulman doit avoir à cœur de se démarquer nettement de l’extrémisme.» Ils «rejettent le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie». Et appellent les «pouvoirs publics» mais aussi «les familles musulmanes et les responsables religieux» à «juguler les actions subversives et radicales» qui «dénaturent le message et la vie des musulmans de France».
Ces musulmans se disent en effet «inquiets de l’attractivité des thèses radicales auprès d’une fraction de la jeunesse en quête de sens, confrontée à des injustices et à des inégalités». Dans un appel solennel, ils appellent donc «l’ensemble» de la communauté «à se mobiliser afin que la jeunesse puisse retrouver le chemin d’un islam apaisé». Sans quoi c’est «l’islamophobie» qui se développera, accompagnée de «discriminations structurantes» dont pâtissent, estime le document, la majorité des jeunes musulmans. Un climat déjà nourri, reconnaît-on, par la «montée d’un certain radicalisme islamique», par la «méfiance mutuelle» au sein de «la communauté nationale» et par les «discours populistes».
Ce document était préparé depuis des mois par le Conseil français du culte musulman (CFCM), présidé par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, mais cet organisme représentatif des musulmans de France a choisi de le rendre public dans le contexte de l’arrestation de Mehdi Nemmouche, soupçonné être l’auteur de l’attaque du Musée juif de Bruxelles, le 24 mai….