Le procureur général de la Cour de cassation préconise de confirmer le licenciement d’une salariée voilée de la crèche Baby-Loup, une affaire devenue emblématique du débat sur la laïcité, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.
Dans son avis écrit avant l’audience devant la Cour de cassation, qui doit examiner le dossier le 16 juin en assemblée plénière, le procureur général Jean-Claude Marin préconise le rejet du pourvoi de Fatima Afif, licenciée en 2008.
La Cour n’est pas tenue de suivre cet avis, mais sa décision s’imposera. Fatima Afif conteste la confirmation de son licenciement de la crèche privée Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) par la cour d’appel de Paris le 27 novembre 2013. Celle-ci avait estimé que cette structure “peut être qualifiée d’entreprise de conviction en mesure d’exiger la neutralité de ses employés”.
La cour d’appel avait ainsi résisté à la Cour de cassation, qui dans une décision de mars 2013, très critiquée à droite comme à gauche, avait annulé le licenciement. […]
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La crèche Baby-Loup déménage
Fondée en 1991 dans un quartier pauvre et multiculturel, la crèche accueille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, des enfants de familles monoparentales et souvent défavorisées. Elle a quitté Chanteloup-les-Vignes fin décembre 2013, invoquant “des pressions“, pour rouvrir trois mois plus tard dans la ville voisine de Conflans-Sainte-Honorine.
Un éloignement que l’association espère suffisant pour ramener la sérénité après six ans de feuilletons judiciaires et de débats houleux entre partisans de la laïcité et de la liberté religieuse.
Menaces, insultes, voitures détruites, appels anonymes en pleine nuit, pressions en tout genre… l’ambiance dans la cité multiculturelle était devenue «intenable», explique Julien Taffoureau, chargé du développement de la crèche.
Libération