La phrase “pénalement pas répréhensible, mais moralement condamnable”, c’est lui. À l’époque, encore fraîche politiquement, des primaires à Aix et Marseille. René Stéfanini était alors secrétaire général de la Haute autorité. Dirigée par l’avocat Jean-Pierre Mignard, auprès de qui il avait fait campagne aux législatives 2012, cette commission était chargée du bon déroulement de ces primaires mettant aux prises six candidats à Marseille.
“Le PS s’est fichu de nous tout le long, soupire René Stéfanini. La rue de Solferino et la fédération, alors sous tutelle, faisaient ce qu’elles voulaient, couvraient les irrégularités, nous méprisaient. Quand on leur signalait quelque chose d’anormal – il y en a eu souvent – ils nous répondaient ‘Nous, on réfléchit’. Voilà le résultat aujourd’hui.”
Si René Stéfanini n’a pas voulu parler il y a neuf mois, c’est parce qu’il ne voulait pas “briser le processus des primaires. Je suis socialiste, le principe était intéressant, démocratique.” S’il choisit de s’exprimer maintenant, à la veille d’un conseil fédéral qui ressemblera une nouvelle fois à de l’introspection rue Montgrand, c’est parce qu’il “en a marre de les voir continuer à faire semblant et à mépriser les français, alors que la situation est très grave”.
Le déclic a été le discours de François Hollande après la gifle des européennes. “Une réaction pitoyable, comme l’avait été la désignation de Vincent Peillon en tête de liste et sa non-campagne.” Après en avoir discuté avec Jean-Pierre Mignard, parrain des fils de François Hollande, René Stéfanini a écrit une lettre au président de la République….
“Si l’on tient compte des électeurs inscrits sur les listes, Peillon a à peine obtenu 5 % des voix aux européennes. Quelle est notre légitimité ?” s’interroge-t-il. Avant de proposer un seuil en dessous duquel un élu ne pourrait pas accepter son mandat. Dans sa lettre demandant au chef de l’État de “déverrouiller le fonctionnement du parti” et de “mettre fin au clientélisme et au népotisme“, il souhaite aussi l’application immédiate de la loi sur le non-cumul des mandats, la limitation du nombre de mandats ou la création de comités de “non experts” pour faire jouer la démocratie participative. Rien de très révolutionnaire….
“Le fonctionnement de notre famille politique est devenu une mascarade. Ce parti est une secte qui pratique le lavage et l’essorage des cerveaux “
La Provence