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Addendum du 13/06/2014 : Des migrants torturés et réduits en esclavage

Des révélations éminemment choquantes. Une enquête du Guardian publiée ce mardi 10 juin révèle que les crustacés vendus les plus grands supermarchés américains et européens tels que Tesco, Walmart et même Carrefour proviendraient d’un vaste réseau d’esclavage thaïlandais.

Un nouveau scandale alimentaire. Seulement cette fois, ce n’est pas le contenu de la nourriture qui pose problème… mais plutôt la manière dont elle est préparée. Des migrants venus de Birmanie ou du Cambodge, achetés et vendus comme des animaux, sont retenus sur des bateaux de pêche où ils sont torturés et parfois tués. Le gouvernement thaïlandais estime à 300.000 le nombre d’esclaves travaillant dans cette industrie.

Vendus comme des animaux

Drogués, enchaînés, battus, tués… Près de 300.000 migrants venus de Birmanie ou du Cambodge seraient retenus sur des bateaux de pêche pour travailler gratuitement, dans des conditions proches de la torture. “J’ai cru que j’allais mourir. J’étais enchaîné en permanence, sans soin ni nourriture. Ils nous ont vendus comme des animaux“, témoigne un des esclaves qui ont réussi à s’échapper. “Nous étions frappés même si nous travaillions dur. Il y avait tellement d’esclaves qu’il était impossible de les compter“, raconte un autre survivant.

Ce problème a déjà été relevé plusieurs reprises, mais les journalistes du Guardian ont réussi à montrer que le plus grand producteur de crevettes, Charoen Pokphand (CP) Foods, basé en Thaïlande, achète de la nourriture pour ses élevages à des fournisseurs impliqués dans un vaste réseau d’esclavage. CP Foods est lui-même le principal fournisseur des géants de la grande distribution, dont les quatre premiers groupes mondiaux Walmart, Costco, Aldi et Carrefour, tous nommément cités dans l’article du Guardian.

D’autre part, c’est la première fois qu’une relation est explicitement faite entre les esclaves et l’achat par le consommateur. “Si vous achetez des crevettes de Thaïlande, vous achetez le produit de l’esclavage”, prévient Aidan McQuade, de l’ONG Anti-Slavery.

Carrefour, tout en jugeant la situation «choquante», assure n’entretenir que des relations commerciales très limitées avec CP Foods: elles portent sur un seul produit dont la production a lieu dans une seule usine. L’enseigne française explique avoir réalisé un audit en juillet 2013, qui avait montré que le fournisseur respectait sa charte dans sa propre usine, mais concède néanmoins qu’il est très difficile de surveiller toute la chaîne de production. Après les révélations du Guardian, le groupe explique réfléchir à trouver un moyen d’améliorer la traçabilité des produits en amont de ses propres fournisseurs.

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