Incivilités, insécurité, hiérarchie sourde aux besoins… Les conditions de travail des enseignants du secondaire et l’image qu’ils ont de leur métier sont tellement dégradées qu’ils seraient 68 % à envisager de changer de profession. C’est ce que révèle un sondage Ifop réalisé pour SOS Éducation, une association indépendante de citoyens, de familles et d’enseignants qui milite au quotidien « pour une école plus efficace ». Cette étude fait aussi apparaître que plus de la moitié (54 %) déclare être ou avoir été en situation d’épuisement professionnel (burn-out).
L’effondrement de l’autorité et la violence sont au cœur de la dégradation du métier, selon eux. 40 % disent se faire insulter quand presque 10 % font état d’agression. 15 % estiment ne pas se sentir en sécurité dans leur établissement.
Dans l’enseignement public, plus de 40 % des professeurs estiment ne pas être soutenus par leur hiérarchie. De quoi démotiver les troupes en exercice mais aussi décourager les vocations. (…) « C’est surtout le cas des professeurs agrégés, plus sensibles à l’effondrement des exigences académiques, et des enseignants du public, dont les conditions de travail sont généralement plus dégradées que dans le privé », dit l’association. Connue pour ses positions traditionalistes, elle appelle au retour du goût de l’effort et du respect des professeurs, fustigeant « ce gâchis » sévissant depuis 40 ans avec « les théoriciens de l’éducation » qui « ont voulu transformer l’école en un lieu de vie, et les enseignants en animateurs ».