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Pour Martin Olivera, anthropologue et membre fondateur de l’Observatoire européen Urba-rom, il faut s’attaquer aux racines de l’anti-tsiganisme. Extrait d’interview.

“Cela fait longtemps que les associations sont préoccupées par la libération de la parole vis-à-vis des personnes que l’on appelle “Roms”.  (…) Cette image qui se répand dans l’imaginaire européen se fonde sur des représentations qui remontent au XIXe siècle, avec la figure du Tsigane éternel nomade, qui forme une minorité asociale voire antisociale et dont la culture n’a rien à voir avec la culture majoritaire. (…)

Cette image d’allochtonie justifie l’idée que ces personnes sont illégitimes à vivre “chez nous” : toutes les mesures de discrimination sont fondées là-dessus.

(…) Une fois que l’on a décrété que ces gens ne devraient pas être ici, que c’est passé dans le discours dominant, que leur altérité constitue une problématique  insupportable, on peut assister à des réactions très violentes. (…)

A présent, c’est peut être la forme de racisme à propos de laquelle il y a le plus de consensus et le moins de retenue. Il faut sortir de la catégorisation, jouer sur l’individualisation. Et dire qu’un jeune a été agressé et non un jeune Rom…

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