L’invocation pour la paix organisée le 8 juin par François et réunissant Mahmoud Abbas et Shimon Peres dans les jardins du Vatican n’en finit pas de faire polémique. Un verset du coran récité par un imam, membre de la délégation musulmane, a créé un vif débat entre catholiques français.
Après une première polémique lancée par le grand rabbin de Rome sur le sens de la prière au Vatican, un autre débat agite aujourd’hui la «cathosphère» française. En cause ce verset du Coran prononcé au micro par un imam de la délégation musulmane : «Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.»
Pierre Madros, prêtre du Patriarcat latin de Jérusalem estime carrément que «la joie islamique d’entendre et de voir le Coran récité au Vatican se mêla chez beaucoup d’entre les musulmans, pour ne pas dire la plupart, de sentiments de triomphe, de victoire, de triomphalisme. D’aucuns y ont vu le début de la réalisation d’un hadith : «Comme nous avons conquis Constantinople (aujourd’hui Istanboul si peu chrétienne), nous allons conquérir Rome».
Un imam, membre de la délégation musulmane, récita – sans que cela soit programmé – en arabe les trois derniers versets de la deuxième sourate du Coran. En voici les dernières phrases retranscrites en français : «Pardonne-nous (Allah), pardonne-nous et prends pitié de nous! Tu es notre maitre et notre protecteur. Soutiens-nous contre le peuple des incroyants !»
Mais voilà, comme le souligne le blogueur Fiskmonskov, la phrase a bien été prononcée dans les jardins du Vatican. Pour lui, c’est clair, les catholiques se voilent la face, et il le dit violemment : «La vérité ne se trouve pas en faisant l’autruche. L’autruche n’est pas libre. (Et en plus elle se fait quand même bouffer par le prédateur qu’elle ne voulait pas voir.) Et si vous préférez vous cacher les yeux pour ne pas voir et vous boucher les oreilles pour ne pas entendre, alors ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Allez au bout de la sagesse : fermez aussi vos gueules.» […]
La contradiction vient d’un autre oriental, lui-même musulman, Adnan Al Mokrani, professeur au sein de l’Université pontificale Grégorienne et à l’Institut Pontifical d’Études Arabes et d’Islamologie. «Pour le professeur Al Mokrani, explique le site Aleteia qui l’a interviewé, dans un sens purement religieux, le mot veut dire ‘celui qui cache, dissimule et nie la foi bien que son cœur lui ait assuré qu’il s’agit de quelque chose de bon. ‘En d’autres termes, il qualifie celui qui s’oppose à la foi par intérêt personnel ou par égoïsme. Pour Adnan Al Mokrani, «un musulman peut être également considéré comme ‘infidèle’ lorsqu’il nie la grâce de la miséricorde divine pour servir ses propres fins et passions. » […]